Les enjeux du congrès du parti social-démocrate

Le Premier ministre Stanislav Gross, photo: CTK
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Les délibérations lors du congrès du parti social-démocrate qui a été ouvert, ce vendredi à Brno, chef-lieu de la Moravie du Sud, et qui durera jusqu'à dimanche, s'annoncent houleuses. Alena Gebertova pour plus d'explications.

Le Premier ministre Stanislav Gross,  photo: CTK
C'est ce samedi, 26 mars, qui sera le jour J pour les sociaux-démocrates, leur congrès ayant au programme l'élection du nouveau chef du parti, qui était sorti vainqueur des dernières législatives, il y a moins de trois ans, et qui traverse à présent ce que l'on pourrait caractériser comme une profonde crise. Son dernier chapitre a été provoqué « de l'extérieur » par le parti chrétien-démocrate, l'un des trois partis de la coalition gouvernementale, dont le chef Miroslav Kalousek a mis au pilori l'actuel chef des sociaux-démocrates et Premier ministre, Stanislav Gross, en rapport avec le financement peu transparent de son appartement et les activités douteuses de son épouse, l'invitant à démissionner de son poste de Premier ministre. Comme le départ de Gross de la tête du gouvernement paraît être la condition de la survie de la coalition existante, c'est donc aussi le futur sort du cabinet qui est en jeu, pendant ce week-end. Le fait que la social-démocratie ne vit pas actuellement ses moments les plus glorieux - les raisons en sont multiples - se traduit par la baisse incessante de sa cote de popularité. En ce qui concerne les intentions de vote, les sondages la situent en troisième position, derrière même les communistes. De quoi donner raison à ceux qui voyaient le remplacement, il y a quelques mois, de Vladimir Spidla par Stanislav Gross, d'un oeil sceptique.

En dépit des difficultés et des critiques venant de part et d'autre, Stanislav Gross se présente comme le candidat chaud à la présidence de la social-démocratie. Arrivera-t-il à défendre sa position face à l'ambitieux Zdenek Skromach, numéro deux du parti, qui représente son aile gauche et qui jouit du soutien de l'ex-leader, Milos Zeman?

Zdenek Skromach,  photo: CTK
« Je ne réfléchis pas et je ne spécule pas sur les scénarios possibles auxquels le vote pourrait donner lieu », a dit Stanislav Gross, à la veille du congrès. Des rumeurs courent pourtant qu'au cas de son échec au premier tour, il céderait sa candidature à Lubomir Zaoralek, président de la Chambre des députés, qui incarne des « tendances modernes » ou si l'on veut « européennes » au sein du parti social-démocrate, tendances que représente aussi, par exemple, le jeune ministre des Finances, Bohumil Sobotka.

L'étoile politique de Stanislav Gross, 35 ans, qui était pendant de longues années le plus populaire politicien du pays, s'éteindra-t-elle avant même qu'elle n'ait pu briller de son plein éclat ? La coalition gouvernementale se maintiendra-t-elle ? Ou encore, le principal parti d'opposition, l'ODS, initiera-t-il la question de confiance au Parlement? Autant de questions, et d'autres encore, auxquelles les sociaux-démocrates sont censés donner des réponses, ne serait-ce que partiellement, lors de leur congrès « pascal »... un congrès décidément pas comme les autres.