Stanislav Gross réélu chef du parti social-démocrate, la crise continue
Le Premier ministre Stanislav Gross l'a emporté sur son rival Zdenek Skromach et a été réélu chef du parti social-démocrate. Plus encore : en battant « l'aile gauche » au sein du parti, il a réussi à s'entourer, dans la direction du parti, de gens qui lui sont proches. L'ambition des nouveaux leaders sociaux-démocrates, dont le ministre des Finances, Bohumil Sobotka, dorénavant le numéro deux du parti, n'est pas moindre que de gagner aux prochaines élections législatives près de 30 % des voix. Celles-ci sont prévues pour le printemps 2006. Si la position de Stanislav Gross paraît donc être désormais forte, le pari est loin d'être gagné pour lui. L'échiquier politique du pays demeure fragilisé, avec le risque d'éclatement de la coalition gouvernementale notamment. Les chrétiens-démocrates, l'une des trois formations de la coalition, demeurent effectivement catégoriques : Stanislav Gross à la tête du gouvernement est pour eux inadmissible, pour avoir trempé dans une affaire autour du financement de son appartement. Leur décision définitive sur le départ de leurs trois ministres du cabinet devrait tomber ce mercredi. A noter aussi la volonté du principal parti d'opposition, l'ODS, d'initier des élections anticipées et le mécontentement d'une grande partie de la population vis-à-vis du comportement de Gross et de la situation en général. La République tchèque traverse-t-elle une véritable crise politique, au lendemain de la réélection de Stanislav Gross à la tête du parti social-démocrate ? Une question et d'autres encore, pour Martin Plichta, correspondant du Monde, à Prague.
Plusieurs scénarios existent, lequel est pour vous le plus probable ?
« Il est probable que les ministres du parti chrétien-démocrate de M. Kalousek démissionnent, ils l'avaient dit avant le congrès du parti social-démocrate, ils l'ont dit après le congrès. Je pense qu'on se dirige vers cette situation. La grande inconnue est de savoir si Stanislav Gross sera en mesure de former un autre gouvernement, un gouvernement minoritaire cette fois-ci et s'il recevra la confiance. Il devra s'appuyer en ce moment-là, le plus probablement, sur le parti communiste...La meilleure solution, ce seraient les élections anticipées. Elles remettraient les cartes sur la table. Ce serait le plus simple et le plus honnête envers les électeurs. Mais je pense que M. Gross et une bonne partie des sociaux-démocrates ne le veulent pas, car ils s'attendent à une défaite ».