La mort de Jean-Paul II dans la presse tchèque

Jean-Paul II, photo: CTK
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« Jean-Paul II a fondamentalement influencé l'évolution et l'ordre politique du monde ». La déclaration de l'ex-président tchèque, Vaclav Havel, caractérise l'esprit dans lequel se porte la majorité des textes et des témoignages parus dans la presse tchèque de ce lundi et qui sont consacrés au décès du pape Jean-Paul II. Alena Gebertova les a lus pour vous.

Jean-Paul II,  photo: CTK
A l'image d'autres journaux, le quotidien MfDnes met en relief l'apport de Jean-Paul II dans la libération des pays d'Europe centrale du communisme... « Un important chapitre de l'histoire est clos avec son départ. Ce qui reste, c'est un grand espoir : comme par miracle, de grandes personnalités viennent au monde, par des temps mauvais, pour l'emporter par la force de leurs pensées sur les mauvaises idéologies », peut-on lire dans le journal.

Pour Daniel Herman, porte-parole de la Conférence épiscopale tchèque, Jean-Paul II était l'un des grands papes de toute l'histoire de l'Eglise. Il s'est confié au journal LN :« Socialement et politiquement parlant, il était l'une des personnalités ayant contribué à la chute du régime communiste. C'est en effet lui qui, lors de sa première visite en Pologne, en 1979, avait entamé le processus qui avait débouché sur la chute du Mur de Berlin ».

Jean-Paul II,  photo: CTK
Les médias tchèques évoquent aussi les initiatives oecuméniques du pape et ses tentatives de réconciliation avec d'autres religions. Toujours selon LN, c'est avec les Juifs qu'il aurait remporté les plus grands succès.

L'hebdomadaire Respekt situe la mort du pape charismatique dans un plus large contexte. « Le pape nous a quittés au moment où le monde ne répond nullement à sa vision d'un monde de paix et de justice. Les antagonismes entre différentes religions paraissent inconciliables et le clivage au sein de l'Eglise catholique elle-même est plus profond que jamais », peut-on lire dans ses pages. L'avenir qu'esquisse Martin C. Putna n'est pas optimiste :

« Après la disparition du pape, ultraconservateurs, conservateurs modérés et modernistes entameront sans aucun doute un combat impitoyable qui n'aura pas de vainqueur... Le résultat ? Le large public prendra encore plus de distance avec les problèmes de l'univers catholique ».

Vaclav Havel et Jean-Paul II en 1990,  photo: CTK
L'hebdomadaire Tyden rappelle que lors de sa visite en 1995 en République tchèque, qui est considéré comme le pays le plus athée en Europe, le pape Jean-Paul a proclamé les pays tchèques « terre de missionnaires ».

Et citons encore une fois Vaclav Havel qui a dit : « Jean-Paul II est mort comme un martyre. Sa façon de vivre les derniers moments nous a montré qu'il est non seulement important d'accepter sa mort, mais qu'il est tout aussi important de se battre jusqu'à la dernière minute pour sa vie, car la vie est le cadeau suprême qui nous a été donné ».