Une fusillade dans un hôpital tchèque fait six morts et trois blessés
Un homme a ouvert le feu ce mardi matin à l’hôpital universitaire d’Ostrava (nord-est), causant la mort de six personnes, avant de prendre la fuite et de se donner la mort. C’est la deuxième fusillade la plus tragique en République tchèque, quatre ans après celle dans un restaurant d’Uherský Brod qui avait fait huit morts.
En dépit d’un premier cafouillage autour de l’identité du suspect, avec la diffusion de la photographie d’un homme qui s’est avérée être celle d’un témoin, la police tchèque a ensuite rapidement publié un portrait de l’homme recherché ainsi que le numéro d’immatriculation de sa voiture, tout en appelant la population à ne pas sortir et à ne pas intervenir directement.
Retrouvé en milieu de matinée, prêt à être interpellé, l’auteur de la fusillade a retourné son arme contre lui, a finalement annoncé Tomáš Kužel, chef de la direction de la police de Moravie-Silésie, qui est revenu sur le déroulement des événements :
« Les recherches du suspect ont été compliquées au départ, puisqu’il s’est enfui avant que n’arrive ou au moment où arrivait la police. L’hôpital possède de nombreuses issues de sortie, nous n’avons donc pas réussi immédiatement à l’identifier. Mais les caméras de l’hôpital nous ont permis de déterminer son identité. Deux hélicoptères ont été mobilisés pour retrouver le véhicule. L’un des deux est parvenu à le localiser et l’auteur de la fusillade a retourné l’arme contre lui. L’homme est décédé des suites de ses blessures. Je ne peux rien dire sur ses motivations, mais nous savons une chose : il n’avait pas d’autorisation légale de port d’arme. »Pour l’heure en effet, les raisons du geste de cet homme de 42 ans, qui avait un casier judiciaire pour de menues infractions, restent inconnues. Le bilan de la fusillade est de six morts et de trois blessés, dont un qui serait encore dans un état critique. Toutes les victimes, des adultes, étaient des patients de l’hôpital d’Ostrava.
En raison du drame, le Premier ministre Andrej Babiš a annulé sa visite de deux jours prévue en Estonie pour se rendre sur place : « C’est une immense tragédie, » a-t-il déclaré peu après le faits, « C’est aussi une chose à laquelle nous ne sommes pas habitués dans notre pays. »En effet, les fusillades de ce type sont rares en République tchèque, pays plutôt réputé pour sa faible criminalité et la sécurité de son espace public. Le dernier fait divers du genre en date, le plus meurtrier aussi, remonte à 2015, où un client de la ville d’Uherský Brod (sud-est) avait tiré sur huit personnes avant de se suicider. Au printemps dernier, le patient d’un hôpital de Prague avait également tiré sur deux autres patients après une dispute dans une chambre, causant la mort d’un des hommes.
Cet événement remet en lumière le sujet du port d’armes en République tchèque, où les positions sur la question sont plus libérales. Récemment, la République tchèque a été déboutée par la Cour de justice de l'Union européenne auprès de laquelle elle avait déposé une plainte contre la directive européenne sur le port d'armes. Celle-ci inclut des règles plus strictes sur les armes désactivées et des tests psychologiques pour les acheteurs potentiels. Adoptée en mars 2018 par le Parlement européen, elle n’a toujours pas été transposée dans le droit tchèque.