Foot : une débâcle à Wembley pour les Tchèques en guise de préparation au Brésil
Les Brésiliens sont arrivés à Prague et s’y sont même déjà entraînés dimanche ! Pour la première fois depuis 1956, les Auriverde disputeront un match à Prague, mardi, contre la République tchèque. Un match de gala auquel la Reprezentace s’est toutefois préparée de la pire des manières en s’inclinant lourdement (0-5) contre l’Angleterre à Wembley, vendredi, pour l’entame de la phase éliminatoire de l’Euro 2020.
« Co k tomu říct? » - « Que dire de ça ? », s’est demandé, désabusé, le commentateur de la Télévision tchèque quand le malheureux Tomáš Kalas, un des deux stoppeurs tchèques, a inscrit, contre son camp, le cinquième but anglais. Jamais encore dans son histoire récente, depuis la partition de la Tchécoslovaquie en 1993, la République tchèque n’avait essuyé une défaite avec cinq buts d’écart. A l’exception, peut-être, de l’entame de la deuxième mi-temps, alors qu’ils étaient déjà menés 2 à 0, les hommes du sélectionneur Jaroslav Šilhavý n’ont jamais fait illusion à Wembley, comme le reconnaissait ce dernier au coup de sifflet final :
« Je dirais que c’est un résultat un peu cruel pour nous, même s’il faut féliciter l’Angleterre qui a été clairement bien meilleure que nous. Elle a confirmé que c’était une équipe de grande qualité avec de supers joueurs devant, très rapides. Il y avait un grand écart entre les deux équipes, même si je pense que mes joueurs n’ont pas complétement démérité. Ils se sont accrochés et on aurait sans doute mérité de marquer au moins une fois en deuxième mi-temps. Nous avons eu quelques occasions de but. Mais nous avons fait aussi beaucoup trop d’erreurs avec aussi un peu de malchance et un manque de réussite sur certaines actions. Je tiens à remercier nos supporters, qui étaient très nombreux à avoir fait le déplacement. Nous sommes déçus pour eux aussi. Mais il ne faut pas baisser la tête. Il faut s’accrocher et continuer à travailler. Les deux prochains matchs éliminatoires seront très importants. »Tandis qu’Harry Hane a inscrit un penalty juste avant la mi-temps, l’ailier Raheem Sterling, auteur d’un triplé (24e, 62e et 68e minutes), s’en est donné à cœur joie et a été le bourreau de Tchèques dont la défense est souvent apparue bien légère et naïve contre un adversaire du calibre de l’Angleterre, quatrième de la dernière Coupe du monde. Symbole de la fébrilité et de la faiblesse tchèques, Tomáš Kalas a, lui, été le triste héros d’une soirée cauchemardesque. Fautif sur le penalty et impliqué dans les trois buts concédés en deuxième période, le défenseur de Bristol ne s’est cependant pas défilé au moment de passer devant les micros :
« C’est difficile de dire quoi que ce soit, tout le monde a bien vu ce qui s’est passé sur le terrain… On savait avant le coup d’envoi que ce serait très difficile et on s’était dit qu’on n’avait rien à perdre. Il faut être objectif : l’Angleterre nous est largement supérieure. Mais l’idée n’était pas non plus de se contenter de défendre pour en prendre le moins possible. Non, notre ambition était vraiment de faire un bon résultat. Il faut regarder les choses en face : nous n’avons pas existé ce soir. On a eu quelques occasions pour réduire le score, mais à part les chiffres, cela n’aurait pas changé grand-chose au tableau d’ensemble. »Aussi inquiétante soit-elle, tant par l’ampleur de la débâcle que par la (très) pauvre qualité de jeu proposée, cette défaite n’hypothèque encore en rien les chances de qualification de la République tchèque pour la phase finale du championnat d’Europe 2020, un rendez-vous auquel elle a toujours fait honneur depuis 1996. Mais elle devra faire beaucoup mieux lors des réceptions de la Bulgarie et du Monténégro en juin prochain, dans un groupe A dans lequel figure aussi l’imprévisible Kosovo.
Avant cela, les Tchèques accueilleront donc le Brésil ce mardi à Eden, le stade habituel du Slavia Prague. Un événement historique puisque le Brésil n’a disputé qu’un seul match à Prague. C’était pour un 0-0 en 1956 contre une Tchécoslovaquie qui comptait alors parmi les nations fortes du football mondial. Mais compte tenu de ce que la Reprezentace a proposé comme spectacle à Wembley vendredi dernier, on imagine mal que ce nouvel affrontement contre les anciens quintuples champions du monde se termine sur le même résultat…