Sommet de l’OTAN : la République tchèque va augmenter progressivement ses dépenses
Après une longue journée de mercredi marquée par un débat animé à la Chambre des députés avant le vote de confiance au nouveau gouvernement, ce n’est que ce jeudi que le Premier ministre Andrej Babiš et le ministre des Affaires étrangères Jan Hamaček ont rejoint Bruxelles pour la seconde journée du sommet de l’OTAN. Depuis Prague, les représentants politiques n’ont cependant pas manqué de commenter la volonté de Donald Trump de voir les pays alliés des Etats-Unis au sein de l’Alliance atlantique augmenter singulièrement leurs dépenses militaires.
Donald Trump a mis les points sur les « i » dès mercredi matin et l’ouverture du sommet. La critique du chef de la Maison blanche ne vise cependant que partiellement la République tchèque, un des vingt-neuf alliés des Etats-Unis. En effet, celle-ci a présenté à l’OTAN un plan qui prévoit une augmentation de son budget consacré aux dépenses de défense, dont le partage entre pays membres est au cœur du sommet qui se tient à Bruxelles. Concrètement, le gouvernement prévoit d’investir dans la modernisation de ses forces armées et d’engager un nombre plus important de soldats tchèques dans les missions à l’étranger placées sous la tutelle de l’OTAN. Prague compte parmi les capitales des pays européens membres n’ayant pas reçu de lettre de Washington reprochant une contribution insuffisante au budget de l’Alliance. Son ambassadeur Jiří Šedivý a d’ailleurs déclaré que la République tchèque n’avait « pas à rougir » dans l’état actuel des choses de ses propositions :
« Nous avons stoppé la réduction de nos dépenses et les avons même augmentées en nombres réels ces trois dernières années. Nous comptons aussi parmi les seize alliés qui ont remis le plan qui était réclamé quant à l’augmentation progressive du budget de la défense. »
En 2017, pourtant, la République tchèque n’a consacré que 1,04 % de son produit intérieur brut aux dépenses militaires, restant ainsi très loin des 2 % exigés de chaque pays membre. Or, les Etats-Unis, qui ne souhaitent plus payer pour l’Europe dixit Donald Trump, entendent à ce que ce minimum syndical soit respecté dès à présent. « C’est maintenant et pas dans dix ans », a-t-il ainsi affirmé. Et si la République tchèque ne respectera certainement pas cet objectif dans un proche avenir, son Premier ministre Andrej Babiš assure néanmoins que les choses avancent dans le bon sens :« Nous sommes prêts à augmenter le montant des moyens consacrés à la défense. Nous nous sommes engagés à atteindre les 2 %, mais je pense que le plus important est d’avoir cette vision, de dire ‘oui, nous voulons y parvenir’ et à quel horizon. Notre PIB augmente et nous continuons de rattraper notre retard en la matière. Le fait est que nous sommes sur la pente ascendante, et c’est un point positif. Ce qu’il faut, c’est que l’argent qui est prévu pour ces dépenses soit bien dépensé. Mais je suis confiant sur ce point. »
Quant à la volonté de Donald Trump de voir les pays membres consacrer à court terme non plus 2 % mais 4 % de leur PIB aux dépenses militaires, le ministre de la Défense tchèque, Lubomír Metnar, membre du mouvement ANO comme Andrej Babiš, a réagi en déclarant qu’il la considérait comme « un appel sur le long terme » et que l’objectif de Prague restait d’atteindre les 2 % d’ici à 2024. Autrement dit, à moyen terme…