Un spectacle qui modernise la danse traditionnelle d’Europe centrale applaudi au Festival d’Avignon
Une des plus importantes manifestations internationales du théâtre vivant contemporain, le 71e Festival d’Avignon touche à sa fin. Pour en savoir plus sur les traces du théâtre tchèque que l’on peut trouver dans l’ancienne cité des papes, nous avons joint Alice Muthspiel, journaliste tchèque indépendante présente sur place.
« J’ai vu deux de ses trois spectacles. Le metteur en scène Nikson Pitaqaj et les producteurs ont tous été satisfaits de la réaction des festivaliers, surtout de l’intérêt que porte le jeune public à la création de Václav Havel. C’est notamment une des pièces les plus connues de l’auteur, ‘Vernissage’, qui a attiré le plus grand nombre de spectateurs. Chaque représentation a accueilli une trentaine de spectateurs. »
Comment présenter la Compagnie Libre d’Esprit ?
« Son directeur artistique et metteur en scène, Nikson Pitaqaj, est originaire du Kosovo. La compagnie s’intéresse à l’œuvre de Václav Havel depuis 2003. Elle a commencé par une simple lecture des textes de l’ancien président tchèque, pour ensuite promouvoir son œuvre théâtrale, à l’époque encore assez peu connue en France. Les membres de la compagnie disent avoir été charmés par l’humour spécifique de Václav Havel, évalué souvent, et à tort, comme un auteur trop ‘dur et intellectuel’. »
Un spectacle qui modernise les danses traditionnelles d’Europe centrale obtient un grand succès au Festival d’Avignon. Il s’intitule « Finetuning » et il est interprété, dans le cadre du Festival Off, par la troupe du Théâtre Ifju Szivek de Bratislava. Qu’en dire plus ?
« Oui, ce spectacle est effectivement très apprécié. Il n’a pratiquement aucune publicité, et pourtant, une centaine de festivaliers viennent le voir tous les jours. C’est une fréquentation record, étant donné que le public peut choisir parmi 1 400 spectacles. Le chorégraphe Dušan Hégli s’est beaucoup inspiré de la danse traditionnelle tchèque, slovaque, hongroise, bulgare… Sa chorégraphie est accompagnée de la musique de Joseph Haydn et de Laszlo Kelemen, un musicien hongrois qui s’est aussi intéressé à la musique populaire des pays d’Europe centrale. »
« Finetuning » évoque également des sujets d’actualité comme l’exclusion sociale et la violence familiale…
« En regardant le spectacle, nous avons l’impression d’assister à une fête de village qui tourne mal : les hommes se séparent et les femmes aussi. A la fin, un de ses hommes rentre chez lui et frappe sa femme. Tout cela est exprimé par la musique et le mouvement. »