Présidentielle française : Prague aussi salue la victoire d’Emmanuel Macron au premier tour
« Un espoir pour l’Europe, une chance pour la France, une bonne nouvelle pour la République tchèque » : c’est ainsi que l’on pourrait résumer les réactions de la scène politique tchèque suite à la qualification, dimanche, d’Emmanuel Macron, leader du mouvement En marche !, pour le second tour de l’élection présidentielle en France.
Si le chef de l’Etat, Miloš Zeman, s’est refusé à commenter les résultats de ce premier tour, son adversaire et candidat à l’élection présidentielle tchèque en 2018 Michal Horáček a soutenu indirectement Emmanuel Macron en faisant part de son souhait de voir « les Français apporter tout leur soutien au grand projet européen ».
Certains médias tchèques apportent l’image d’un système politique français traditionnel « en ruines ». Dans une interview pour la télévision publique, l’ambassadeur tchèque en France Petr Drulák a indiqué que l’arrivée d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, présidente du Front national, en tête du scrutin ne constituait pas une surprise pour lui. Le diplomate en poste à Paris a souligné que « les Français avaient exprimé un manque considérable de confiance envers les grands partis politiques qui représentaient les piliers de la Ve république et leur envie d’autre chose ».« Ce n’est pas uniquement l’avenir de la France qui est en jeu. Cette élection représente un grand pari pour l’Union européenne », écrit Ladislav Kryzánek dans les pages du quotidien Mladá fronta Dnes, en soulignant le fait que huit des onze candidats à ce premier tour proposaient la sortie de la France de l’UE, son retrait de la zone euro ou encore une reconstruction totale des relations entre la France et l’UE.
Enfin, le journaliste Jiří Sládek va plus loin encore dans son édito en une du quotidien Lidové noviny. Selon lui, le favori de cette élection Emmanuel Macron devra encore défendre sa position à plusieurs reprises, d’abord lors du second tour, puis, en cas de victoire, devant la nouvelle Assemblée nationale qui se formera après les élections législatives en juin prochain. « Avoir un président français faible serait une mauvaise nouvelle pour l’Europe, une nouvelle presqu’aussi mauvaise que la victoire de Marine Le Pen aux élections présidentielles », conclut le journaliste tchèque.