Bivoj, un laser tchéco-britannique parmi les plus puissants au monde

Le laser Bivoj, photo: HiLASE

Améliorer la qualité de différents matériaux : telle est la principale mission d’un laser parmi les plus puissants au monde qui a été récemment développé par une équipe de chercheurs tchèques et britanniques et qui se trouve à Dolní Břežany, près de Prague.

Le laser Bivoj,  photo: HiLASE
Appelé « Bivoj », du nom d’un héros légendaire tchèque qui se distinguait par sa force extraordinaire, ce laser a tout d’abord été conçu pendant trois ans par des chercheurs du Central Laser Facility, une partie du Laboratoire Rutherford Appleton, un des principaux instituts de recherche en Grande-Bretagne. En 2015, sa construction a été déplacée en République tchèque. Le laser se trouve actuellement au centre HiLASE, un organe du centre du super-laser ELI Beamlines, situé à Dolní Břežany, au sud de Prague (cf. >http://radio.cz/fr/rubrique/panorama/projet-eli-un-des-systemes-de-laser-les-plus-puissants-au-monde-prend-ses-quartiers-a-prague). Examiné et perfectionné pendant plusieurs mois, ce système a réussi à atteindre, à la mi-décembre, une puissance de 1 000 watts, ce qui fait de lui un des lasers les plus puissants au monde, comme l’avait déjà annoncé lors de sa conception le directeur du centre HiLASE, Tomáš Mocek :

Tomáš Mocek,  photo: HiLASE
« Des lasers pareils n’existent actuellement nulle part ailleurs dans le monde. Ou alors nous ne le savons pas. Une telle information n’a jamais été communiquée publiquement dans la communauté des experts dans ce domaine. »

« Bivoj » est un laser de nouvelle génération. Il doit permettre de réaliser dix impulsions de lumière par seconde, chaque impulsion étant capable de solidifier une surface métallique grande approximativement comme une montre de manière à ce qu’elle change complétement ses qualités pour devenir plus résistante. Selon Tomáš Mocek, il s’agit là du meilleur résultat jamais atteint jusqu’à présent, un résultat qui a permis aux chercheurs tchèques et britanniques de devancer, entre autres, les équipes scientifiques du Lawrence Livermore National Laboratory en Californie, de l’Institut of Laser Engineering au Japon ou de l’Ecole Polotechnique en France, où des tentatives de développer des lasers de cette puissance existent déjà depuis quinze ans.

Le laser Bivoj,  photo: HiLASE
Toujours d’après le directeur du centre, l’intérêt pour ce système est grand, différentes entreprises tchèques et étrangères souhaitant bénéficier de ses capacités qui leur permettront de travailler plus rapidement et plus efficacement. Après une nouvelle série d’examens et d’optimalisations, le laser pourrait donc servir, à partir de la mi-2017, notamment dans le secteur de l’aéronautique, mais aussi par exemple pour détecter le degré d’endommagement des matériaux en métal.

« Bivoj » ne sera pas le seul laser ultra-puissant à Dolní Břežany. Leur construction étant largement subventionnée par l’Union européenne, cinq de ces systèmes modernes seront mis prochainement à disposition des chercheurs du centre tchèque ELI Beamlines. En 2018, cet institut devrait mettre en service notamment le laser le plus puissant au monde. Coordonnateur scientifique du projet, Bedřich Rus poursuit :

Bedřich Rus,  photo: ČT
« Ce laser sera destiné d’une part à la recherche en physique, d’autre part à des application très pratiques. Dans le domaine de la recherche, il pourra contribuer à nous permettre de mieux comprendre par exemple la structure de certaines planètes ou l’évolution des étoiles. Quant à son côté pratique, il s’agit par exemple de l’étude des cellules vivantes. Nous serons capables de mieux examiner ces cellules, mais aussi des protéines ou des enzymes. Nous espérons que cela aboutira au développement de nouvelles méthodes de traitement par exemple des tumeurs malignes. »

Ce système, dont le faisceau sera encore plus puissant que celui de Bivoj (10 pétawatts) et avec une fréquence de répétition encore plus rapide, est conçu directement dans le centre de Dolní Břežany. Il portera désormais le nom de « Krakatit », cette fois selon un célèbre roman de l’écrivain tchèque Karel Čapek.