Foot : la Ligue des champions, ce sera encore sans les Tchèques

Viktoria Plzeň - Ludogorets Razgrad, photo: ČTK

Il n’y aura pas plus de club tchèque en Ligue des champions cet automne que les deux dernières saisons. Après le Sparta Prague au tour précédent, le Viktoria Plzeň a lui aussi échoué dans sa quête d’une qualification pour la phase de groupes de la lucrative compétition européenne, éliminé en play-off par le Ludogorets Razgrad. Défait au match aller en Bulgarie (0-2), le club de Bohême de l’Ouest n’est pas parvenu à renverser la vapeur lors du retour sur sa pelouse mardi soir. Malgré une prestation très honorable, le champion en titre de République tchèque a dû se contenter d’un résultat nul (2-2) insuffisant.

Roman Pivarník et Matúš Kozáčik,  photo: ČTK
« Il faudra tenir tout le match sans faire d’erreurs et en gardant tout le temps un certain équilibre de façon à ne pas encaisser. Nous savons bien que ce sera là une clé du match, au moins aussi importante que les deux buts minimum que nous avons besoin de marquer. »

Lors de la traditionnelle conférence de presse de veille de match, Matuš Kozáčik, le gardien international slovaque du « Viktorka » avait prévenu : malgré la nécessité de marquer au moins deux fois pour espérer une qualification, son équipe se devait aussi de ne pas encaisser, sans quoi la mission déjà notoirement difficile de remonter un retard de deux buts se transformerait en mission impossible.

En ouvrant la marque dès la 7e minute de jeu suite à un corner par Michal Ďuriš, un de ses deux attaquants eux aussi slovaques alignés au coup d’envoi par l’entraîneur… slovaque Roman Pivarník, on pensait que Plzeň avait fait le plus dur : non seulement trouver la faille et enflammer son public, mais aussi instaurer le doute dans les rangs d’une équipe bulgare très regroupée et truqueuse.

Viktoria Plzeň - Ludogorets Razgrad,  photo: ČTK
Encore aurait-il toutefois fallu ne pas concéder l’égalisation dans la foulée ou presque. Dix minutes à peine plus tard, sur un contre, Virgil Misidjan, l’attaquant néerlandais du champion de Bulgarie, profitait en effet de plusieurs approximations dans la défense tchèque pour remettre les pendules à l’heure. A 1-1, et avec la règle du but marqué à l’extérieur, Plzeň savait qu’il lui fallait désormais s’imposer avec trois buts d’écart avant la fin du temps réglementaire pour se qualifier. Et même si le club de Bohême de l’Ouest, largement dominateur, parvenait à reprendre l’avantage au score peu après l’heure de jeu (64e), le forcing désespéré s’avérait finalement vain, comme le regrettait le défenseur Aleš Matějů, auteur du deuxième but de son équipe :

« Il ne faut pas se raconter d’histoires : quand vous parvenez à ouvrir le score rapidement, mais que vous encaissez presque aussitôt après et que vous savez alors qu’il vous faut encore marquer trois fois pour vous qualifier, cela devient très, très dur. Malgré tout, on a continué à y croire et on s’est battu jusqu’au bout. Sur le match de ce soir, je pense qu’on ne peut pas nous reprocher grand-chose. On a eu les occasions pour espérer mieux, on a mis les ingrédients qu’il fallait avec notamment beaucoup d’engagement, mais cela n’a pas suffi. On peut avoir des regrets, mais il va désormais falloir se concentrer sur la Ligue Europa. »

Viktoria Plzeň - Ludogorets Razgrad,  photo: ČTK
Toutefois, bien plus qu’à la vue d’une confrontation retour où l’égalisation par Claudiu Keseru (oui, oui, l’ancien Nantais) dans le temps additionnel (95e) n’a plus constitué qu’un détail, c’est d’abord et surtout par rapport au match aller à Sofia, où ses joueurs ont été hors-sujet, que Plzeň peut légitimement formuler des regrets de s’être fait sortir par un champion de Bulgarie qui a semblé être dans ses cordes. Dans la lignée de sa qualification déjà quasi miraculeuse au tour précédent contre les Azéris du Qarabag Agdam, et d’un début de saison très moyen dans le championnat national, le Viktoria est reparti de la capitale bulgare non seulement battu, mais aussi en laissant à ses supporters et aux observateurs le sentiment qu’il ne faisait pas le maximum, ne serait-ce que sur le terrain, pour mériter les étoiles de la Ligue des champions. Et c’est ainsi qu’une troisième qualification de son histoire (après 2011 et 2013) pour la phase de groupes de la plus prestigieuse des compétitions européennes de clubs lui a finalement échappé. Logiquement, même si Plzeň, encore une fois, a démontré mardi chez lui qu’il pouvait avoir les moyens de ses ambitions, et qu’il n’a pas non plus été aidé par les décisions arbitrales, comme le constatait le milieu de terrain Jan Kopic:

Jan Kopic  (à gauche),  photo: ČTK
« D’abord, il y avait main sur l’action du premier but bulgare, puis, au début de la deuxième mi-temps, un but de Marek Bakoš est refusé pour une position de hors-jeu alors qu’il était bien valable. Un penalty aurait aussi pu être sifflé juste après pour une autre faute de main d’un défenseur bulgare. Malheureusement, quand les décisions des arbitres ne vous sont pas favorables dans un match aussi serré contre un adversaire de qualité, cela devient vraiment difficile. Vous imaginez bien ce que nous nous sommes dit dans les vestiaires, et certains d’entre nous l’ont d’ailleurs fait clairement savoir aux arbitres sur le terrain. Mais cela ne change pas grand-chose. Cela fait partie du jeu, il faut savoir l’accepter, même si ce n’est pas facile. Une fois, l’arbitre siffle en votre faveur, une autre fois en votre défaveur. »

Eliminé prématurément de la Ligue des champions, le Viktoria Plzeň va donc désormais, comme la saison dernière, s’intéresser de plus près à la Ligue Europa, un lot de consolation que le Sparta Prague et le Slovan Liberec, tous deux en ballotage favorable à la différence du Slavia Prague après les matchs allers disputés la semaine dernière (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/infos/football-ligue-europa-le-slavia-corrige-par-anderlecht-0-3-le-sparta-et-liberec-proches-de-la-phase-de-groupes), espèrent eux aussi décrocher ce jeudi lors des matchs retours des barrages.