Eliška, un rhinocéros noir du zoo de Dvůr Králové, retourne au pays de ses ancêtres
La femelle d’un rhinocéros noir dénommée Eliška, née dans le zoo de Dvůr Králové (Bohême du Nord) il y a trois ans de cela, est arrivée lundi en Afrique. Dans sa nouvelle maison, le Parc national de Mkomazi en Tanzanie, elle devrait aider à la repopulation de cette espèce classée en danger critique d’extinction. Elle est ainsi symboliquement revenue sur le territoire d’où l’ancien directeur du zoo, Josef Vágner, a fait venir, dans les années 1970, ses ancêtres en Tchécoslovaquie.
« Je suis content qu’elle ait bien survécu au voyage, qu’elle soit sortie de la caisse, qu’elle soit tranquille… bref, qu’elle soit bien arrivée et que tout se soit bien passé. »
Son collègue, Jiří Hrubý qui a accompagné Eliška tout au long du voyage, poursuit en expliquant ce qui attend le rhinocéros dans les jours et semaines à venir :
« A Mkomazi, Eliška sera d’abord placée dans un ‘boma’, c’est-à-dire dans un enclos temporaire qui sert de centre d’acclimatation. Elle y restera pendant plusieurs semaines, elle sera sous contrôle et devra s’adapter à un nouveau type de la nourriture. Nous lui donnerons des branches de différents arbres africains et diverses plantes pour que son organisme s’habitue car après son déplacement dans le grand enclos, la nourriture fournie ressemblera à l’alimentation naturelle des rhinocéros noirs. Ce passage sera donc lent et durera plusieurs mois. »Après cette phase de transition, Eliška rejoindra trois autres rhinocéros noirs, un mâle et deux femelles, venus en Tanzanie du zoo de Dvůr Králové en 2009 afin de favoriser leur reproduction qui ne fonctionne pas en milieu artificiel, et qui ont donné naissance depuis à deux petits.
Le déplacement de cet animal rare, suivi de près par les médias tchèques, a été organisé sous le patronage du ministre des Affaires étrangères, Lubomír Zaorálek, ainsi que par exemple de l’ambassadrice du Royaume-Uni en République tchèque, Jan Thompson ou de Monika Leová, une présentatrice tchèque d’origine vietnamienne qui essaie de lutter contre les mythes qui entretiennent le trafic des cornes de rhinocéros :« J’essaie d’expliquer à la communauté vietnamienne que les rhinocéros ne devraient pas être exterminés par le braconnage et qu’ils sont ici pour se reproduire. Ils ne le comprennent pas. Ils les prennent pour une source des cornes mais ils ignorent que ces animaux sont en voie de disparition. Même avec mon père, j’avais des difficultés à le convaincre que les cornes ne possèdent pas d’effets médicinaux. J’en ai parlé également avec ma famille au Vietnam mais ils ne sont pas encore convaincus… »
Le retour des rhinocéros noirs dans leur milieu naturel ne représente pas le premier programme de sauvetage lancé par le zoo de Dvůr Králové. Cet établissement essaie depuis plusieurs années de sauver également une autre espèce de cet animal, le rhinocéros blanc du nord. Ce combat semble néanmoins perdu car seuls trois derniers rhinocéros de ce type vivent actuellement dans le monde, tous dans la réserve Ol Pejeta au Kenya.