Béa Johnson : « ‘Zéro déchet’, ce n’est pas un concept, c’est vraiment un mode de vie »

Béa Johnson, photo: Facebook de Bezobalu.org

La française Béa Johnson, installée aux Etats-Unis, est l’auteure du bestseller écologiste « Zero Waste ». Ce livre a pour dessein de proposer un mode de vie alternatif. Selon elle, avec un peu de motivation, chaque ménage est enclin à faire zéro déchet en transformant sa façon de consommer. Elle donnait une conférence à Prague pour sensibiliser les Tchèques à ce projet écoresponsable, Radio Prague l’a rencontrée.

Béa Johnson,  photo: Facebook de Bezobalu.org
« ‘Zéro déchet’, ce n’est pas concept, ce n’est pas un projet à court terme, pour nous c’est vraiment un mode de vie. Si on l’adopte pour un projet à court terme, on ne va pas implanter vraiment des alternatives qui soient visibles à long terme. Pour nous, depuis le départ, cela a toujours été un mode de vie. Pour réduire nos déchets, on applique cinq règles dans l’ordre : on refuse le superflu, on réduit ce dont on a besoin, c’est-à-dire le nécessaire, on utilise en remplaçant tout ce qui est jetable par une alternative réutilisable et en achetant d’occasion lorsque nous avons besoin d’acheter quelque chose. Ensuite, on recycle seulement ce que l’on ne peut pas refuser, réduire, et réutiliser et enfin on composte le reste. »

C’est difficile de s’habituer à ce mode de vie ?

« Le plus difficile, c’est de trouver un système qui marche pour soi, ce n’est pas du jour au lendemain que l’on peut adopter un mode de vie ‘zéro déchet’. Il y a certaines choses que l’on doit mettre en place chez soi. On doit aussi trouver des emplacements de vrac. On doit passer par une phase de désencombrement parce que ça c’est la réduction. Il faut même apprendre à dire non, c’est la première règle du mode de vie ‘zéro déchet’, c’est refuser. Tout cela, c’est un travail sur soi mais une fois que le mode de vie ‘zéro déchet’ est en place, une fois que l’on a trouvé un système qui marche pour soi, on découvre une vie meilleure, une vie avec des avantages de temps, des économies d’argent, une vie plus saine et surtout une vie basée sur les expériences et non les biens matériels, une vie basée sur le verbe être et non avoir. »

Avec la parution de votre livre et de votre blog, pensez-vous que cela a changé les habitudes de consommation de vos lecteurs ? Avez-vous eu des retours ?

« Oui énormément. Le livre qui maintenant est traduit en onze langues et le blog ont lancé un mouvement global du mode de vie ‘zéro déchet’. Il y a maintenant des milliers de personnes à travers le monde qui ont adopté ce mode de vie et justement il prend énormément d’ampleur en France. Je reçois des emails qui viennent de partout dans le monde de gens qui voulaient ouvrir des magasins de vrac et c’est le cas partout dans le monde. Et surtout en France, c’est là où le vrac connait la plus forte expansion. »

Est-ce qu’en France nous sommes écoresponsables ? Qu’en est-il de la Tchéquie ? Qu’en est-il des États-Unis ?

Béa Johnson à la conférence à Prague,  photo: Facebook de Bezobalu.org
« Je suis à Prague pour moins de 24h donc je ne connais pas tout à Prague. Tous les pays ont différentes façons de fonctionner, ont différentes lois, différentes politiques mais quelque part on peut tous apprendre chacun des autres. D’ailleurs, le ‘zéro déchet’ a vraiment émergé de la ville de Capannori en Italie et c’est elle qui a inspiré tout un tas d’autres villes à avoir l’objectif ‘zéro déchet’ comme la ville de San Francisco. Maintenant le ‘zéro déchet’ ne signifie pas pour la ville de San Francisco ce que le ‘zéro déchet’ signifie pour nous. Pour une ville cela va signifier recycler un maximum, composter un maximum mais pour nous, le mode de vie ‘zéro déchet’ signifie recycler moins grâce à la prévention des déchets avant tout. »