Le Vendredi saint, nouveau jour férié en République tchèque
Les Tchèques auront un jour férié supplémentaire à compter de 2016. Après la Chambre des députés en octobre, le Sénat a adopté à son tour, mercredi, le projet de loi faisant du Vendredi saint un jour férié. Présentée par les chrétiens-démocrates, le plus petit des trois partis composant la coalition gouvernementale, la chose ne fait cependant pas forcément l’unanimité.
Le Vendredi saint jour de repos en République tchèque, ce n’est cependant pas tout à fait une nouveauté. Ce jour qui précède le dimanche de Pâques, et qui est férié dans presque tous les pays de tradition protestante, l’était également en Tchécoslovaquie jusqu’en 1951, lorsqu’il a été supprimé par le régime communiste.
Aujourd’hui, les chrétiens-démocrates estiment qu’il est important de rappeler sur quels principes et traditions la civilisation chrétienne s’est développée en Europe. Par ailleurs, en période de vacances scolaires, ce nouveau jour de repos est censé permettre aux familles de passer plus de temps ensemble. Toutefois, une majorité de Tchèques voient en cette fête chrétienne, comme pour le lundi de Pâques, d’abord un jour où ils ne seront pas tenus de se rendre au travail. Un aspect qui ne contrarie pas plus que ça le député chrétien-démocrate Jiří Mihola :« Les fêtes de Pâques sont les plus importantes de l’année. On ne peut les ignorer. Il ne faut pas les considérer uniquement comme des fêtes religieuses, mais comme faisant partie intégrante de la culture et des traditions tchèques. En outre, elles vont de pair avec des journées de vacances pour les écoliers. Pour certains, ce sont des fêtes religieuses, pour d’autres, c’est plutôt un agréable jour de congé en plus qui permet de se retrouver en famille. »
Selon les calculs effectués par le ministère des Finances, ce treizième jour férié aura un impact économique négatif, concrètement 0,4 point du produit intérieur brut. Mais tous les économistes ne sont pas d’accord sur ce point. Markéta Šichtařová fait partie de ceux-là, elle explique pourquoi :« Lors des périodes de fêtes ou de week-ends prolongés, les gens consomment généralement davantage. Ils voyagent ou alors, s’ils restent chez eux, achètent par exemple des produits alimentaires plus chers qu’ils ne le font en temps normal. Et bien entendu tout cela profite à l’économie. »