Le nombre de ghettos en République tchèque augmente, la région d’Ústí est la plus touchée
Quelque 115 000 personnes en République tchèque vivent actuellement dans des ghettos. Jusqu’à un tiers de ces personnes se concentre dans la région d’Ústí nad Labem, située dans le nord-ouest du pays. Telles sont les conclusions d’un rapport du ministère des droits de l’Homme préparé d’après une analyse des localités défavorisées du ministère du Travail et des Affaires sociales, qui est discuté ce lundi au sein du gouvernement.
Ce n’est néanmoins pas le cas de la région d’Ústí qui, avec ses près de 38 500 personnes vivant dans des ghettos souvent situés dans les grandes villes, diffère du reste du pays. Sur les six villes tchèques les plus touchées par la présence de zones d’exclusion sociale, quatre se trouvent ainsi dans cette région. Même si le nombre de ces lieux, qui s’élève aujourd’hui à 89, soit 15 % de toutes les localités problématiques, n’a pas augmenté autant qu’ailleurs, la densité de leur population est la plus élevée de toute la République tchèque, avec 471 habitants par localité contre une densité standard de 188 personnes. Les ghettos de la région comprennent même des quartiers entiers, comme c’est le cas de Chánov, Janov, Předlice ou Mojžíř.
D’après Jiří Dienstbier, il est désormais nécessaire de changer cette situation en offrant aux régions problématiques des moyens d’aide plus coordonnés, comme le fait déjà l’Agence gouvernementale pour l’intégration sociale. Radek Jiránek poursuit :
« L’Agence pour l’intégration sociale a depuis sept ans déjà ce que l’on appelle ‘une approche coordonnée aux localités socialement exclues’. Nous aidons les communes pendant une période de trois ou quatre ans au minimum à travailler sur l’intégration sociale et à prendre des mesures qui concernent les problèmes les plus brûlants, comme le logement, le travail, l’éducation, la sécurité, le désendettement et d’autres. Ce ne sont néanmoins que des démarches partielles, au niveau local. Les moyens d’aide devraient être législatifs, méthodiques et systémiques. »De plus, la cohabitation entre les habitants des communes et ceux des zones défavorisées s’avère assez difficile. Le rapport résume ainsi la revendication des villes et des communes qui demandent l’intégration des personnes touchées à l’aide de la construction d’un nouveau type de logement social moins cher ou avec la création d’un prêt sans intérêts qui couvrirait les cautions pour le logement, des sommes souvent trop élevés pour les personnes bénéficiant des prestations sociales. Radek Jiránek :
« Ce type d’aide devrait être fixé par un cadre législatif afin que le citoyen sache quels sont ses droits. Ainsi, après avoir rempli des critères définis, le candidat pourrait alors prétendre à l’obtention d’un logement social. Le deuxième aspect de l’aide devrait s’orienter vers les communes. L’Etat devrait donner aux communes des moyens financiers suffisants pour organiser ce type de logement social, formé soit par la reconstruction des appartements en sa possession, soit par la construction de nouveaux appartements. »Les villes et les communes demandent également un renforcement des mécanismes de contrôle des prestations sociales afin d’éviter d’éventuels abus.