Discuter de l’adoption de l’euro, en dépit des divergences concernant ses délais
Même si l’adoption de l’euro en République tchèque n’est pas pour demain, la question est souvent traitée dans les médias, d’autant plus qu’elle sème la discorde. La crise semble être finie pour les grandes entreprises qui se déclarent satisfaites de l’évolution économique. Nous vous donnerons plus de détails se rapportant à ces deux premiers sujets... La présence tchèque à l’Expo 2015 à Milan, le tournage d’un nouveau film tchèque consacré à l’actrice Lída Baarová, une figure controversée du cinéma tchèque d’avant la Deuxième Guerre mondiale, la revitalisation de la place Venceslas, autant d’autres sujets retenus dans la presse de ces derniers jours.
« L’euro a été à plusieurs reprises déjà l’objet de discorde entre le président de la République et la Banque nationale tchèque, en rapport avec l’intervention de la banque en vue de réguler le cours de la monnaie nationale. Miloš Zeman soupçonne la direction de la Banque de vouloir repousser par ses interventions l’entrée de la République tchèque dans la zone euro. »
Selon Miloš Zeman, comme l’indique l’auteur de l’article, l’euro pourrait être adopté en Tchéquie d’ici à trois ans, tandis que pour le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, l’année 2020 représente le délai le plus proche. Le journal a publié également un entretien avec Jiří Rusnok, membre du conseil bancaire de la Banque nationale, qui pour sa part, et contrairement à l’avis du président Zeman, estime que l’affaiblissement de la couronne profite aux projets d’adoption de l’euro. Jiří Rusnok ajoute en même temps :
« Je pense que beaucoup de temps sera encore nécessaire avant que l’euro ne soit adopté en Tchéquie. Je considère que 2020 estune vision trop optimiste. Ce n’est pas réel, d’autant plus que la volonté politique est insuffisante... Voilà pourquoi je suis incapable de donner une date pour l’adoption de l’euro par la Tchéquie ».
Les grandes entreprises sont unanimes : la crise en Tchéquie est finie
« C’est une bonne nouvelle pour tout le monde et la preuve que la crise qui a secoué pendant plusieurs années la Tchéquie est réellement finie. » C’est ce que l’on peut lire en introduction de l’éditorial de l’édition de lundi du quotidien Mladá fronta Dnes. Le journal a effectué une enquête auprès des principaux employeurs dans les différentes régions de la République tchèque pour constater que ceux-ci affichent une très bonne condition. La preuve : ils sont en train d’embaucher de nouveaux employés et se préparent à augmenter les salaires. Martin Petříček précise :« Plus de deux tiers de la quarantaine de chefs d’entreprises interrogés, depuis les constructeurs automobiles jusqu’aux entreprises minières en passant par les entreprises du bâtiment, s’attendent à des commandes plus importantes que l’année dernière. Au total, ils veulent embaucher plus de 3 000 nouveaux employés. Cette tendance favorable touche en premier lieu l’industrie automobile qui connaît la plus forte croissance. »
D’un autre côté, comme le remarque le journal, les entreprises auront du mal à trouver des candidats convenables pour certaines professions, faute de main-d’œuvre qualifiée ou de volonté de certains chômeurs d’être employés. Le tout dans un contexte où les bureaux de travail recensent à l’échelle nationale près de 500 000 chômeurs. Toujours selon le sondage effectué par Mladá fronta Dnes, l’augmentation des salaires envisagée par les chefs d’entreprise se situera autour de 2 a 3%.
Les Tchèques se font remarquer avant même l’ouverture de l’Expo 2015 à Milan
En attendant l’ouverture de l’Expo 2015, dans une semaine à Milan, le quotidien Lidové noviny a publié un entretien avec le commissaire de l’exposition tchèque, Jiří František Potužník. D’ores et déjà, le pavillon tchèque est classé parmi les cinq meilleurs pavillons par les médias italiens. Le commissaire Potužník explique pourquoi :« Il faut d’abord souligner que nous avons été les premiers à bâtir notre pavillon. En plus, nous avons réussi à expliquer et à décrire clairement ce que nous allons exposer, tandis que la plupart des pays n’ont présenté qu’une visualisation de leur pavillon. De même, notre exposition met en harmonie les arts et le potentiel scientifique de notre pays. Nous montrons les découvertes de nos scientifiques et innovateurs à travers nos arts plastiques contemporains. »
Le pavillon tchèque est conçu sous la forme d’un bâtiment fonctionnaliste, un style qui fréquent en Tchéquie et qui traduit une sobre élégance. Le commissaire Potužník remarque enfin que la présence tchèque ne laissera aucune trace écologique, une raison de plus de se faire apprécier.
La vie mouvementée de l’actrice Lída Baarová bientôt portée à l’écran
Les pages culturelles des journaux ont retenu le lancement du tournage d’un nouveau film tchèque qui sera consacré à Lída Baarová, une des plus grandes vedettes du cinéma tchèque d’avant la Deuxième Guerre mondiale. Le tournage, qui suscite d’ores et déjà un grand intérêt du public et des médias, a été précédé de préparatifs s’étendant sur une quinzaine d’années. Le site lidovky.cz rappelle certains points clés de la vie de l’actrice :« Née en 1914, c’est en 1931 que Lída Baarová est apparue pour la première fois devant la caméra, pour se présenter par la suite dans une trentaine de films dont certains sont devenus depuis des classiques. Un coup dur à sa vie et à sa carrière a été infligé par sa relation avec Joseph Goebbels, ministre de la propagande du Reich. Accusée après la guerre de collaboration, elle a passé un an en prison, avant de prendre, en 1948, le chemin de l’émigration. Dans les années 1950, elle a joué dans des films italiens et espagnols, dont notamment Les Vitelloni de Federio Fellini. Elle est morte à Salzbourg à l’âge de 86 ans. »
Selon le metteur en scène du film, le jeune Filip Renč, il ne s’agira pas d’une biographie de Lída Baarová à proprement parler, car le film ne couvrira qu’une partie de sa vie, et ce à compter de 1936. Son ambition est de saisir l’atmosphère de l’époque en Tchécoslovaquie et en Allemagne, ainsi que la mentalité de l’univers artistique dans les deux pays dans les années 1930 et 1940. Sur l’écran, cette figure controversée du cinéma tchèque sera campée par une jeune comédienne slovaque, Táňa Pauhofová, qui a brillé, par exemple, dans le film Sacrifice (Hořící keř) sur Jan Palach, signé Agnieszka Holland. A en croire le quotidien Právo, la ressemblance entre les deux actrices, contribution des masqueurs aidant, est marquante. Certains journaux rappellent également que tourner un film sur Lída Baarová était le grand rêve d’un autre réalisateur tchèque, Otakar Vávra, décédé en 2011 à l’âge de cent ans, un rêve qu’il n’a pourtant jamais pu réaliser.
La place Venceslas de Prague va être revitalisée
La place Venceslas, principale place de Prague, connaîtra d’ici peu une revitalisation de son espace. Préparée depuis une dizaine d’années, ce n’est que maintenant que sa première étape va être entamée. Le site idnes.cz a présenté quelques détails concernant cette initiative, dont le coût est estimé à près de 200 millions de couronnes, soit près de 74 000 euros :« Les quelque quatre-vingts bancs installés sur la place Venceslas vont d’abord être réparés. Chacun d’entre eux sera remis en état et rénové par un artiste reconnu ou par un étudiant d’une école d’arts qui, tout en ayant l’obligation de respecter certaines règles définies, seront libres de créer ce qu’ils voudront. La municipalité de Prague envisage également de faire disparaître les plates-bandes afin de niveler sa surface. Son intérêt est également d’achever cette revitalisation avant les prochaines élections communales à Prague prévues en 2018. »
L’article précise également que l’idée de la réintroduction sur la place Venceslas de tramways, retirés il y a près de trente-cinq ans, une idée qui a été soutenue par une partie de la municipalité, a été finalement rejetée.