L’amendement à la loi sur la protection de la nature donnera plus de pouvoirs aux communes
Les zones protégées des parcs nationaux ne devraient pas subir de changements dans les quinze années à venir. C’est ce que prévoit le projet d’amendement à la loi sur la protection de la nature et du paysage, qui a été présenté mercredi par le ministre de l’Environnement, Richard Brabec. Le texte devrait également renforcer les compétences des communes leur permettant de décider de l’édiction des zones protégées et de réglementer l’entrée dans les parcs nationaux et le développement d’un tourisme durable.
« Cet amendement est révolutionnaire en ce qu’il ouvre pour la première fois des espaces, qui étaient jusque-là sévèrement gardées dans le cadre de ce que l’on appelle ‘la première zone’, et où on ne pouvait se rendre que par des sentiers ou des chemins balisés. Selon le projet de l’amendement, on déterminera dans cette zone des ‘zones de calme’, dont la superficie devrait être bien plus inférieure par rapport aux lieux surveillés de la ‘première zone’. »
Le ministre de l’Environnement a également précisé de quelle façon l’amendement modifierait la gestion touristique au sein de ces parcs nationaux :
« L’entrée serait autorisée sur le reste du territoire de la ‘première zone’, et ce même en dehors des chemins balisés. A l’instar des parcs nationaux allemands, l’entrée pourrait être interdite seulement pendant la période de la nidification d’oiseaux rares ou menacés. »Si jusqu’à présent les lois en vigueur ne permettent pas aux communes de participer aux décisions relatives aux parcs nationaux, l’adoption éventuelle de cet amendement leur accorderait de nouveaux droits : les communes auraient désormais la possibilité de s’exprimer sur l’organisation des zones naturelles, et leur avis serait juridiquement protégé vis-à-vis des décisions du ministère de l’Environnement. Néanmoins, le président de l’Union des municipalités du Parc national de Šumava, Antonín Schubert, considère qu’il s’agit d’une erreur que de vouloir supprimer la protection de certaines zones protégées. Antonín Schubert :
« D’une manière générale, la règle établie dans la grande majorité des parcs nationaux dans le monde entier est le zonage. L’amendement à la loi supprime cette règle, mais nous considérons que le zonage est à la fois une stratégie territoriale de base qu’une règle fondamentale, par le biais de laquelle le public tchèque ainsi que tous les visiteurs des parcs nationaux du monde entier savent s’orienter. »Antonín Schubert se montre également sceptique quant au terme employé ‘des zones de calme’, qui recouvriraient les dispositions déjà mises en place à l’heure actuelle à l’égard des trois zones. Une crainte concernerait le fait que cette nouvelle règle de la constitution des ‘zones de calme’ déroge aux règles existantes, et que l’amendement n’apporte en réalité que des exceptions et non pas une règle fixe. Membre de l’Association écologique, Hnutí Duha (le mouvement arc-en-ciel), Jaromír Bláha, a déclaré à ce propos :
« Je pense que le concept de la mise ne place des ‘zones de calme’ est très bien. Mais c’est bien le zonage, qui reste clé, dans la mesure où il délimite les espaces naturels ; des espaces naturels que l’on devrait laisser à leur évolution propre, que l’on devrait arrêter d’exploiter forestièrement et sur lesquels on ne ferait aucune construction. A l’heure actuelle, et selon toutes les informations à notre disposition, la moitié du territoire du parc national Šumava rassemble de telles richesses qu’elle mérite de faire partie de la ‘première zone’, où aucun abatage d’arbre, où aucune exploitation n’est possible, mais que les visiteurs peuvent néanmoins venir admirer. »S’il est adopté, l’amendement devrait entrer en vigueur à partir du mois de juillet de l’année prochaine. A l’heure actuelle, la République tchèque compte quatre parcs nationaux et vingt-cinq zones naturelles protégées.