Négociations gouvernementales : une avancée toute relative
Pour la deuxième fois seulement depuis la tenue des élections législatives, les équipes des trois partis susceptibles de former un nouveau gouvernement étaient réunies lundi. Et même si ces nouvelles discussions n’ont abouti à aucune avancée majeure, les leaders du parti social-démocrate (ČSSD), du mouvement ANO (Action des citoyens mécontents) et du parti chrétien-démocrate (KDU-ČSL) ont affirmé qu’ils étaient plutôt optimistes quant à l’aboutissement de leurs négociations et à l’avenir de leur coalition naissante.
On attendait beaucoup de cette rencontre de lundi, et comme l’a expliqué Andej Babiš, le leader d’ANO, lors du point presse à l’issue de celle-ci, on en attendait sans doute trop :
« Nous avons beaucoup discuté, longtemps négocié sur de nombreux points et nous nous sommes entendus pour poursuivre ces négociations. Je pense que c’était important. Chacun a pu s’exprimer et défendre son point de vue, ce qui est essentiel pour parvenir à un accord entre nos trois partis. Je dirais qu’il s’agissait d’un débat fécond, même s’il n’a abouti à aucun résultat concret. »
Dans les faits, le seul résultat concret est que les représentants du ČSSD, d’ANO et du KDU-ČSL ont intensifié leurs discussions dès ce mardi, comme le précisait le leader social-démocrate et probable futur Premier ministre Bohuslav Sobotka :
« Ces trois prochains jours jusqu’à jeudi, les équipes d’experts formées par les trois partis dans huit domaines-clefs se réuniront pour approfondir les négociations et discuter des documents devant permettre l’établissement du programme du gouvernement. Enfin, samedi, les leaders des trois partis se retrouveront pour étudier les avancées de l’accord de coalition. »
Parmi les points-clefs de cet accord figurent notamment l’adoption par la Chambre des députés du projet du budget de l’Etat pour 2014 avant la fin de l’année ou encore la réforme primordiale de la loi sur la fonction publique. Autant de points sur lesquels les chrétiens-démocrates semblent eux aussi être d’accord, et ce alors même que, dimanche encore, leur leader se disait prêt, faute d’avancée notable en l’espace d’un mois, à rejoindre les rangs de l’opposition. Vingt-quatre heures plus tard, Pavel Bělobrádek avait changé son fusil d’épaule :
« Je suis confiant, je pense que nous serons en mesure la semaine prochaine de finaliser certains points essentiels pour le bon fonctionnement du gouvernement qui pourraient figurer dans le programme de l’accord de coalition. »
Cette éventuelle finalisation du programme commun de la coalition se fera toutefois sans Pavel Bělobrádek. Celui-ci s’apprête en effet mercredi à s’envoler pour un stage de douze jours aux Etats-Unis qui a fait grincer quelques dents dans les rangs sociaux-démocrates. Pas le meilleur moyen, a priori, pour faire avancer de biens lentes et difficiles négociations.