La Tchéquie ne progresse que trop lentement dans la lutte contre la corruption

Foto: Archiv ČRo 7 - Radia Praha

La République tchèque s’est classée à la 54e position sur l’indice de perception de la corruption établi pour 2012 par l’ONG Transparency International. C’est une légère amélioration par rapport à l’année dernière lorsque la Tchéquie avait occupé la 57e place. Ce résultat situe cependant la République tchèque toujours parmi les pays les plus gravement atteints par la corruption dans le cadre de l’Union européenne.

Photo: Barbora Němcová
Transparency International retient uniquement la corruption dans le secteur public et classe les pays tous les ans depuis 1995 selon le degré de corruption. L’indice est élaboré à l’aide d’enquêtes réalisées auprès d’hommes d’Etat, d’analystes et d’universitaires résidant dans le pays ou à l’étranger. Selon leurs critères, le niveau de corruption situe la République tchèque à peu près au même niveau que le Rwanda, les Seychelles, la Turquie ou Cuba. Parmi les pays européens, seuls l’Italie et les pays des Balkans occupent des positions encore moins avantageuses.

Le Premier ministre Petr Nečas salue pourtant cette légère amélioration comme une tendance prometteuse tout en soulignant que l’indice ne reflète pas le niveau de corruption réel et n’exprime que les opinions subjectives des personnes interrogées. Radim Bureš, manager des projets de la section tchèque de Transparency International, constate cependant que cette petite amélioration pourrait être due tout simplement à l’effet de la dispersion statistique :

Radim Bureš,  photo: Transparency International
« C’est l’indice de perception de la corruption, ce qui signifie que la valeur des informations qu’il nous donne est limitée. Cependant, depuis sa création en 1995, l’indice nous permet de saisir certaines tendances dans la perception de ce phénomène. Evidemment, il n’est pas possible de définir à l’aide de l’indice quels secteurs sont les plus touchés par la corruption, mais nous devons tenir compte du fait que c’est un instrument par le biais duquel nous sommes perçus à l’étranger. »

Et Radim Bureš d’ajouter que l’indice joue également un rôle important dans les décisions des investisseurs qui envisagent de s’implanter en République tchèque. Bien qu’il admette que les autorités ont pris un certain nombre de mesures positives dans ce sens, il constate que celles-ci ont été dévaluées par la perception négative d’autres activités du gouvernement. Radim Bureš estime par exemple que le gouvernement n’arrive toujours pas à assurer la crédibilité de sa politique anti-corruption notamment en ce qui concerne sa volonté d’élucider certaines affaires touchant les milieux politiques :

Photo: Bartlomiej Stroinski,  stock.xchng
« Au niveau du système nous considérons comme la priorité absolue la situation de l’administration publique et nous constatons l’incapacité de la stabiliser et de la professionnaliser. Nous considérons également comme prioritaire la transparence du financement des partis politiques. Et ce qui est probablement le plus important, ce sont les activités des entreprises publiques et communales, où certaines mesures ont déjà été prises mais n’en sont qu’à leurs tout premiers débuts. »

Si le gouvernement désire donc améliorer la position de la République tchèque parmi les pays figurant sur l’indice de Transparency International, constate Radim Bureš, il doit rendre sa politique anticorruption plus crédible et l’appuyer par des ressources financières et humaines.