A Bègles, un nouveau lycée flambant neuf au nom de Václav Havel

Photo: Académie de Bordeaux

830 lycéens français ont fait leur rentrée, début septembre, dans le tout nouveau lycée Václav Havel de Bègles, en Gironde. Lycée polyvalent, accueillant des classes générales, mais également des filières professionnelles et BTS, le nouvel établissement baptisé d’après le nom de l’ancien président tchèque et ancien dissident, décédé en décembre dernier, est également le premier lycée à « énergie positive ». Pour en parler, Radio Prague a joint son proviseur, Marc Chauvet, qui est revenu sur l’idée d’origine du nom du lycée.

Photo: Académie de Bordeaux
« C’est M. Alain Rousset, président de la région Aquitaine qui lors d’un entretien avec moi et d’autres personnes, évoquait un certain nombre de noms. Il m’a demandé, puisque j’étais pressenti proviseur depuis plus d’un an : ‘que pensez-vous de Václav Havel, cet humaniste profond, dramaturge ? Ce serait bien de lui donner son nom.’ J’ai trouvé que c’était une excellente idée. Ensuite le maire de notre commune, Noël Mamère, a émis un avis favorable. Nous avons inauguré le 3 septembre le nouveau lycée, avec le nom de Václav Havel. Pourquoi ce nom ? Ce qui peut peut-être indiquer notre motivation, c’est la phrase qu’on a inscrite sur la plaque d’inauguration. Il s’agit d’une phrase de Václav Havel qui correspond exactement aux valeurs de l’établissement. Il dit : ‘la sauvegarde du monde humain n’est nulle part ailleurs que dans le cœur humain, la pensée humaine, la responsabilité humaine’. Tout cela est au cœur du système éducatif et de notre lycée. »

Justement, ce message porte le lycée d’une autre manière, puisque c’est le premier établissement français, en plus de porter le nom de Václav Havel, qui est un lycée à « énergie positive ». Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

« Premier lycée à énergie positive, cela veut dire qu’on produit plus d’énergie qu’on en consomme. Cela passe d’abord par des économies d’énergie, par une isolation importante. Il y a beaucoup de bois dans ce lycée qui fait quand même 20 000 m2 au niveau de la surface utile. On produit aussi de l’électricité car il y a 3 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur les toits. Il y a aussi d’autres panneaux qui chauffent l’eau sanitaire, l’eau du gymnase. Nous avons aussi un système de récupération d’eau des pluies et un système de petit forage pour les toilettes. Nous avons aussi ce que nous appelons des tubes à lumière : ce sont des lentilles de Fresnel, des loupes placées sur les toits, qui acheminent la lumière par des tubes en inox et qui diffusent la lumière à l’intérieur. C’est donc de la lumière gratuite, venue directement du soleil. »

Václav Havel
Est-ce vous envisagez des échanges à l’avenir avec des établissements tchèques notamment ?

« Oui, ce serait très volontiers. Je pense que la mairie pourrait nous aider effectivement. Ce serait une très bonne chose au niveau de l’ouverture européenne de faire des échanges avec des lycées. D’autant que je suis beaucoup plus favorable à des échanges plutôt que des voyages touristiques-pédagogiques qui sont certes également intéressants. Mais dans les échanges, on fait venir des jeunes, par exemple, de République tchèque, chez nous, et après on va à Prague. Ce serait une excellente idée pour travailler sur les échanges et la connaissance mutuelle de nos lycéens. »

Le 18 décembre prochain, cela fera un an depuis la mort de Václav Havel. Est-ce que vous pensez que cela pourrait être l’occasion, en cours d’histoire par exemple, de revenir sur la personnalité de cet ancien dissident et ancien président de la République tchèque ?

« Tout à fait, on pourra même faire une petite manifestation. On va voir avec les professeurs et avec les partenaires extérieurs, pour que le 18 décembre soit une journée particulière. On y avait déjà pensé… »