Plus de 11 000 SDF bénéficient des services des maisons d’accueil en République tchèque

Selon les dernières informations de l’Office tchèque des statistiques, il y a actuellement en Tchéquie 11 496 personnes sans domicile fixe qui bénéficient des services des maisons d’accueil et d’établissements de ce genre. Cependant le nombre total des SDF dans le pays est probablement trois fois plus élevé.

Stanislav Drápal
Il s’agit du premier recensement des personnes sans domicile fixe qui a fait partie du recensement général de la population tchèque réalisé l’année dernière. Le vice-président de l’Office des statistiques tchèque Stanislav Drápal a présenté ces résultats à la presse :

« Ont été recensées au total 11 496 personnes sans domicile fixe. Nous avons obtenu ces données qui ne nous donnent pas le nombre total de SDF en République tchèque mais le nombre de personnes qui bénéficient de diverses prestations de maisons d’accueil, d’institutions caritatives et d’autres établissements de ce genre. »

Le nombre total des SDF en République tchèque pourrait donc être considérablement plus élevé parce que le chiffre présenté par l’Office de statistique ne comprend pas les personnes sans domicile vivant dans la rue, dans des squats, dans des centres d’hébergement commerciaux et dans d’autres établissements de ce genre. Le plus grand nombre de SDF a été enregistré en Moravie du nord (2574) et à Prague (1254). Les SDF bénéficiant de ces services sont les moins nombreux dans les régions de Karlovy Vary (256) et de Liberec (262).

Selon les données réunies lors du recensement, la personne sans domicile typique en République tchèque est un homme âgé de 45 à 49 ans qui a fait un apprentissage et qui a la nationalité tchèque. Parmi les clients des maisons d’accueil il y a 21,5 % de femmes. Les femmes qui trouvent refuge dans ces établissements sont en général assez jeunes : la catégorie d’âge la plus fréquente est de 20 à 24 ans. Au moment du recensement il y avait dans les maisons d’accueil aussi 397 enfants de moins de 14 ans qui y étaient en général avec leurs mères. Jan František Krupa, vice-président de l’Association des maisons d’accueil et directeur national de l’Armée du Salut, voit le côté positif de la situation de ces enfants :

« Je trouve très positif que nous ne disposions d’aucun renseignement sur les enfants obligés de vivre dans la rue, les enfants seuls. Probablement grâce au système de soins pour les enfants, grâce aux organes de protection sociale et juridique des enfants et aux autres possibilités, ce problème en République tchèque n’est pas actuellement très important. Il peut y avoir peut-être des cas individuels mais ce n’est pas un problème généralisé. »

Presque la moitié des SDF recensés ont fait un apprentissage ou ont fréquenté une école secondaire sans passer le baccalauréat. 28,5 % seulement n’ont fréquenté que l’école de base. Près de 10 % ont passé le baccalauréat et c’est dans ce groupe qu’il y a également 2,6 % de personnes ayant fait des études supérieures. Au moment du recensement 40 % des SDF de plus de 15 ans étaient au chômage mais il y a avait aussi 28,5 % d’employés, de professions libérales et même d’employeurs. 4,2 % des personnes sans domicile étaient des retraités. Presque la moitié des personnes recensées étaient célibataires, 38 % étaient divorcés et 9,5 % seulement mariés.

Les employés des maisons d’accueil qui aidaient les SDF à remplir les formulaires de recensement leur demandaient également s’ils pratiquaient une religion. Plus de la moitié des SDF recensés ont refusé de répondre à cette question, 39,4 % se sont déclarés « sans religion » et la plupart des autres se sont dit membres de l’Eglise catholique romaine. Il y avait également un certain nombre des croyants qui ne voulaient être liés à aucune organisation religieuse.

Bien que ce recensement n’ait donné qu’une image très partielle de la population des SDF en République tchèque, la directrice de l’Association des maisons d’accueil en République tchèque, Dominika Najvertová, apprécie le fait qu’il ait jeté les bases pour les comparaisons futures. Lors du prochain recensement, il sera donc possible de mettre en relief l’évolution de la moyenne d’âge et du niveau d’instruction ou le rapport entre le nombre des hommes et des femmes parmi les SDF.