Après une formation en Bretagne, elles font sauter les crêpes sur les marchés de Prague
Andrea Ernyei s’est lancée avec sa sœur dans le business de crêpes et galettes sur les marchés de Prague, après une formation en Bretagne. Le succès est au rendez-vous, et trois mois après les débuts de « Galetka », les deux sœurs tchèques ont déjà besoin de recruter du personnel. Elles ont même été invitées par les frères Forman à Telč la semaine dernière pour monter leur stand près du chapiteau d’Obludarium. Rencontre avec Radio Prague, sur le marché fermier de la place Jiřího z Poděbrad, au centre de Prague...
Où avez-vous appris à les faire ?
« En France, en Bretagne, au Bois de Keroual. On y a fait une formation pour faire des galettes et des crêpes françaises. C’est là où on a vraiment appris à travailler avec le blé noir et le froment, où on a appris des recettes… »
Vous êtes allées en France exprès pour ça ?
« Oui, on faisait souvent des crêpes à la maison, mais plutôt des crêpes à la tchèque, plus épaisses. On voulait faire ça sur les marchés ou dans une crêperie, donc on s’est dit l’année dernière qu’il fallait aller en Bretagne et on a trouvé une formation spécialisée. »Ça coûte cher une telle formation ?
« Ça coûte un peu de sous, mais c’est un investissement de base si on veut faire quelque chose de bien. Mon mari est français et lui aussi peut nous guider… »
Vous avez donc désormais votre stand sur les marchés à Prague…
« Oui, nous sommes régulièrement à Náplavka le samedi, le vendredi à Jiřího z Poděbrad, on a commencé il y a à peine trois mois et ça marche très bien ! »Laquelle marche le mieux : la crêpe ou la galette ?
« Les deux. Les Tchèques sont surpris par les galettes parce qu’ils ne connaissent pas vraiment le blé noir. Ils regardent et on fait beaucoup de dégustation. Ils pensent que le blé noir est quelque chose de bio, pas très bon… Et ils découvrent que c’est très bon et que ça va très bien avec le fromage, le jambon, le saumon… Et le sucré marche très bien aussi… »
Est-ce facile de trouver ici de la farine de blé noir ?« Non ! Le blé noir est répandu en Tchéquie mais les gens ne savent pas quoi faire avec cette farine. On a trouvé des bons fournisseurs et on fait notre mélange nous-mêmes. On a ramené de la farine de blé noir de France et on a cherché ici ce qui pouvait le mieux correspondre. On a trouvé mais ça a pris du temps et beaucoup d’expérience, ce n’est pas facile ! »
Beaucoup de crêpes ratées ?
« Pas autant que ça… Ou c’est plutôt un ratage cosmétique et on les mange après quand même. A la maison, les enfants mangent les restes ! »Votre but est-il d’ouvrir une crêperie à Prague ?
« Oui, mais on veut d’abord s’installer et se faire connaître. C’est le but à long terme… »
Je vois que vous avez du cidre aussi, c’est du cidre tchèque ou breton ?
« On vient de commencer à promouvoir d’autres produits, dont le cidre tchèque. Mais c’est aussi une chose qu’on veut faire à l’avenir : promouvoir des produits bretons et normands. Du cidre, du thon, des sardines, etc. »
Vous profitez du succès de ces marchés fermiers à Prague ?
« Oui, on en profite beaucoup et nous avons été surprises par notre succès. On n’a qu’un seul stand et on n’a pas assez de personnel ! On voudrait être en mesure d’être à plusieurs endroits en même temps parce que nous sommes déjà obligées de refuser des offres. Donc on cherche des gens pour travailler avec nous! »Merci.
« Je vous en prie, vous voulez une crêpe ? »