Bienvenue à l’Aéroport Václav Havel - Prague
L’aéroport de Prague-Ruzyně, principal aéroport tchèque, sera bien rebaptisé Aéroport Václav Havel. Présenté en décembre dernier quelques jours seulement après la mort de l’ancien président tchèque, le projet a été approuvé par le gouvernement, mercredi. Le changement de nom devrait intervenir officiellement le 5 octobre prochain, jour du 76e anniversaire de Václav Havel.
« C’est pour moi une très bonne nouvelle. C’est la preuve qu’une initiative civique peut aboutir : s’il existe une réelle volonté et qu’un dur travail est réalisé, alors un résultat positif concret est possible. Cela me fait vraiment très plaisir parce que, pour moi, c’est une première expérience : c’est la première fois que je parviens, à travers une initiative civique, à convaincre les représentants de l’Etat de faire quelque chose. »
Toutefois, si le soutien a été important, le projet n’avait pas que des partisans. Les opposants ont même été relativement nombreux, ce que regrette Fero Fenič :
« La plupart de ces objections étaient très irrationnelles. Beaucoup des opposants avaient projeté et projettent même encore dans Václav Havel leurs déceptions personnelles, leurs échecs nés des restitutions et d’autres encore comme leur mécontentement du mauvais fonctionnement de l’ordre juridique dans ce pays. Comme si Václav Havel avait été un roi qui aurait pu s’occuper de tout. Tout le monde a oublié que, dans ce pays, le pouvoir exécutif est dans les mains du gouvernement. Et qu’un autre Václav, Klaus, a été le Premier ministre qui est resté le plus longtemps en exercice. Václav Havel avait essentiellement une autorité morale, surtout les deux premières années après la révolution. Mais après la partition de la Tchécoslovaquie en 1993, c’est le gouvernement qui a décidé de tout. C’est donc une erreur de juger Václav Havel de la sorte. »« La deuxième chose évidente est que les réactions négatives que j’ai reçues peuvent être divisées en deux catégories. Jusqu’à l’âge de 35 ans, je n’ai reçu que quelques rares critiques. Mais à partir de 35 ans, plus l’âge avançait, plus les réactions négatives étaient nombreuses et agressives. Je pense donc pouvoir affirmer que c’est une affaire qui touche surtout les générations plus anciennes, qui en sont encore à comparer l’époque actuelle avec l’ancien régime. Ces gens idéalisent certaines choses, et ça se voit dans les résultats des élections. »
En attendant donc d’être rebaptisé du nom de Václav Havel, l’aéroport porte toujours le nom de la commune de Ruzyně, qui évoque aujourd’hui encore pour un certain nombre de Tchèques de plus de trente ans le nom de l’une des prisons dans laquelle Václav Havel et beaucoup d’autres ont été enfermés sous le communisme.