Le gouvernement prépare un plan d’austérité draconien pour 2013

Miroslav Kalousek, photo: CTK

Nouvelle hausse de la TVA, gel ou revalorisation très limitée des pensions de retraite, augmentation des charges appliquées sur les revenus les plus élevés… Voilà les grandes lignes du plan de rigueur prévu par le gouvernement tchèque pour 2013 et qui concernera tous les Tchèques. Pour la première fois depuis la crise de 2009, les mesures de restriction toucheront directement les retraités, ainsi que les personnes fortunées.

Miroslav Kalousek,  photo: CTK
« Nous sommes contraints de demander à tout le monde de faire des efforts pendant une certaine période », a expliqué le ministre des Finances, Miroslav Kalousek. L’objectif du nouveau plan d’austérité qu’il propose est clair : tout d’abord maintenir le déficit budgétaire en 2012 à son niveau prévu de 105 milliards de couronnes (environ 4,1 milliards d’euros). Cet objectif nécessite de réaliser dès cette année 23 milliards de couronnes d’économies au niveau des finances publiques. Mais les mesures les plus douloureuses, notamment pour les retraités et les personnes à faible revenus, devraient être appliquées à partir de 2013 et maintenues pour une période de deux à trois ans afin de ramener le montant du déficit public à un taux inférieur à 3 % du PIB.

Première des mesures draconiennes : une nouvelle hausse du taux de TVA, fixé aujourd’hui à 20 et 14 %. Plusieurs scénarios sont possibles, dont celui d’un taux unique de 20 % (à l’exception des médicaments, des livres et journaux), alors que, jusqu’à présent, le gouvernement prévoyait plutôt un taux unique de 17,5 % à partir de janvier 2013.

Vít Bárta
Autre mesure radicale et controversée : le gel des pensions de retraite pendant deux ou trois ans, pensions dont le montant était, dans un passé encore récent, régulièrement revalorisé en fonction du taux d’inflation. Même si les modalités de ce plan sont encore à préciser, les Affaires publiques, la plus petite des trois formations gouvernementales, y sont d’ores et déjà opposées. On écoute Vít Bárta, chef du groupe parlementaire du parti :

« Les Affaires publiques rejettent catégoriquement le gel des retraites. Nous ne soutiendrons pas non plus l’augmentation du taux de TVA à 20 % sur les produits alimentaires. »

Le Parti social-démocrate, principale force d’opposition, rejette, lui aussi, ces mesures d’économie envisagées par la coalition gouvernementale. Jan Mládek est un des spécialistes en charge des finances au sein de la social-démocratie :

« La hausse de la TVA sur l’alimentation n’aura pas l’effet souhaité, car, obligatoirement, les Tchèques iront faire leurs courses à l’étranger, où la TVA est restée fixée à 10%. En ce qui concerne les retraites, ce projet aurait pour conséquence la baisse du niveau de vie des personnes âgées, car leurs pensions baisseraient d’environ 5 % l’année prochaine. Ce n’est certainement pas une bonne solution. »

Avec l’objectif d’économiser plus de 42 milliards de couronnes en 2013 et le double de cette somme en 2014, le gouvernement prévoit également de supprimer les primes à la naissance et des aides au logement, d’augmenter les charges pour les entrepreneurs, mais surtout d’introduire un double taux d’imposition sur les revenus les plus élevés, une mesure jusqu’à présent inacceptable pour le Parti civique démocrate du Premier ministre Petr Nečas. Mais aussi une mesure qui, selon ce dernier, aurait plutôt un effet symbolique.

Le plan de lutte contre le déficit public devrait être finalisé d’ici fin mars.