Sainte Agnès de Bohême, princesse et religieuse

Le 800e anniversaire de la naissance de sainte Agnès de Bohême a été évoqué en Tchéquie par plusieurs manifestations. Agnès, fille cadette du roi Přemysl Otakar Ier, née probablement en 1211, était une personnalité importante de la vie religieuse, politique et culturelle de son temps et son influence perdure encore aujourd’hui. Sa canonisation en 1989 a précipité la chute du régime communiste en Tchécoslovaquie. Ceux qui aimeraient en apprendre plus sur la sainte patronne de la Bohême peuvent se rendre à l’exposition préparée à cette occasion par l’archevêché de Prague et la Galerie nationale et qui vient de s’ouvrir au couvent Sainte-Agnès à Prague.

Le couvent Sainte-Agnès,  photo: Archives de ČRo7
L’exposition réunit pour la première fois depuis les années 1930 les objets et les documents liés avec la vie et l’œuvre de la sainte et aussi avec le couvent qu’elle a fondé. Selon un des auteurs de l’exposition Vít Vlnas, plusieurs de ces objets sont exposés pour la toute première fois :

« Je suis très content qu’à cette occasion certains objets d’art importants de l’époque přemyslide tardive reviennent pour la durée de l’exposition dans le couvent où ils ont été abrités jadis. Il s’agit par exemple de la croix du roi Přemysl Otakar II du trésor de la cathédrale de Ratisbonne qui était à l’origine destinée à orner le grand mausolée des derniers rois přemyslides dans le couvent Sainte-Agnès. Il y a également la croix de Záviš prêtée par le couvent de Vyšší Brod et d’autres objets d’orfèvrerie et d’artisanat d’art ainsi que des livres ornés d’enluminures de l’époque des derniers rois de la dynastie des Přemyslides. »

Les organisateurs de l’exposition ont réussi à réunir quelque 300 objets liés directement ou indirectement au culte de sainte Agnès. Vít Vlnas précise cependant que l’exposition n’est pas consacrée uniquement à sainte Agnès mais aussi à la mémoire d’autres saintes princesses ayant vécu à son époque dans les pays de la couronne de Bohême ou ayant entretenu des rapports avec ces pays :

« Il s’agit de sainte Claire, fondatrice de l’ordre des Clarisses et guide spirituelle dont l’observance a été adoptée par sainte Agnès. L’exposition évoque aussi la bienheureuse Anne de Bohême, sœur de sainte Agnès, qui est cependant plus connue en Silésie qu’en Bohême, ainsi que sainte Hedwige, patronne de la Silésie, qui appartient aussi à ce groupe des princesses du XIIIe siècle, fondatrices de nouveaux ordres religieux et de nouveaux couvents. »

L’exposition est la dernière manifestation organisée en Tchéquie dans le cadre de l’Année sainte Agnès. A cette occasion une statue de la sainte a été inaugurée au Sénat, chambre haute du Parlement tchèque, et a été aussi organisé un grand concours de dessin pour enfants. Les enfants ont été invités à s’inspirer pour leurs dessins de la vie et du culte de la sainte patronne de Bohême. La dernière étape du concours y compris la cérémonie de proclamation des vainqueurs a eu lieu dans le couvent Sainte-Agnès. Et Vít Vlnas de rappeler que c’est aussi dans le couvent qu’a eu lieu une autre cérémonie importante :

« Un hommage a été rendu à la sainte dans l’église Saint-Sauveur au couvent Sainte-Agnès où a été célébrée une messe par l’archevêque de Prague Monseigneur Dominik Duka. Cette messe qui a ouvert l’Année sainte Agnès a été le premier événement de ce genre depuis le XVIIIe siècle où le couvent a été sécularisé. »

L’exposition « Sainte Agnès de Bohême, princesse et religieuse » sera ouverte jusqu’au 25 mars prochain.