Un opéra de Vivaldi reconstitué par un chef d’orchestre tchèque à voir à Prague
Ondřej Macek est un jeune chef d’orchestre tchèque qui aime la musique baroque. Il n’a pas encore quarante ans mais son nom est déjà bien connu des spécialistes, dans son pays et à l’étranger. Il vient récemment de réaliser un nouveau coup d’éclat en reconstituant un opéra de Vivaldi dont la partition avait été perdue.
« J’ai reconstitué la musique de cette serenata à partir du texte complet du livret parce que je me suis rendu compte que la grande majorité des textes étaient les mêmes que dans d’autres opéras de Vivaldi dont nous avons les partitions. Donc ce n’est pas mon imagination, c’est la musique utilisée sur les mêmes vers ou sur des paraphrases. C’était une pratique courante chez les compositeurs de reprendre d’anciens airs pour leurs nouvelles créations, Haendel et Bach le faisaient également. »
En gros, Antonio Vivaldi aurait fait du ‘recyclage’ pour honorer cette commande royale, ce qui a permis à Ondřej Macek au bout d’une année de travail de reconstituer minutieusement l’œuvre. Ce n’est pas la première fois que cet expert en musique baroque planche sur Vivaldi, c’est lui qui avait retrouvé une partie de la musique d’un opéra qu’on croyait perdu, Argippo, et avait complété la partition pour le jouer en public et enregistrer un CD en 2008. Selon lui, il reste encore beaucoup d’œuvres perdues :« Je suis convaincu qu’il y a encore beaucoup d’opéras de célèbres compositeurs à trouver. Haendel, Vivaldi… Rien que pour Vivaldi on sait avec certitude qu’il a composé une quarantaine d’opéras et que seulement la moitié a pu être conservée. Les livrets étaient imprimés en beaucoup d’exemplaires, pour tout le public, donc ont eu plus de chance d’être conservés, mais en général il n’y avait qu’une seule partition, qui a pu facilement disparaître... »
Depuis son clavecin, Ondřej Macek dirige ce nouvel opéra ressuscité, donné à Prague avec son ensemble Hof musici dans le cadre du festival de musique baroque. L’Union de la Paix et de Mars sera joué tout l’été dans le jardin Ledebour, sous le Château. Le chef d’orchestre tchèque travaille déjà en parallèle sur son prochain projet, qui porte à nouveau sur une œuvre disparue, une œuvre d’un autre grand compositeur, Haendel.