La dette publique continue de croître à un rythme élevé

1 246 milliards de couronnes (49 milliards d’euros) : tel était le montant de la dette de l’Etat tchèque à la fin du mois de juin. Il s’agit d’une augmentation de 2,7 milliards d’euros depuis le début de l’année. Pour autant, les analystes estiment que ces chiffres, communiqués jeudi par le ministère des Finances, n’ont encore rien d’alarmant.

Photo: Štěpánka Budková
D’ici à la fin de cette année, cette dette devrait encore augmenter de plusieurs milliards d’euros et son montant devrait alors représenter près de 37 % du PIB de la République tchèque, cela sans tenir compte des dettes cumulées par les régions et les communes. L’analyste Tomáš Vlk estime que sans une réforme en profondeur des finances publiques, cette tendance se poursuivra également dans un proche avenir :

« Je pense en effet que la dette publique devrait continuer à augmenter dans les prochaines années. Son montant devrait alors dépasser les 40 % du PIB. Pour autant, cette perspective n’est pour l’instant pas encore trop dramatique. 40 % n’est pas un niveau que je qualifierais de très risqué. »

Au cours des douze derniers mois, l’Etat tchèque a augmenté sa dette de près de 110 milliards de couronnes (4,3 milliards d’euros). Même si le rythme de l’augmentation de la dette a diminué de 10 % au cours du deuxième trimestre 2010 par rapport à la même période l’année dernière, cela n’en demeure pas moins un chiffre important, comme le constate Tomáš Vlk :

Tomáš Vlk
« Le rythme de la croissance de la dette est pour l’heure assez élevé. Cela tient du fait notamment que la République tchèque commence seulement à se remettre de la période de récession qui a frappé son économie. Cela a entraîné logiquement des dépenses plus importantes de l’Etat et une baisse de ses recettes. La situation devrait s’améliorer petit à petit dans les prochaines années, comme le souhaite le nouveau gouvernement qui se met en place. Mais bien entendu il ne suffit pas de le vouloir et de le déclarer. Cela dépendra d’abord des efforts qui seront faits par ce gouvernement pour ralentir le rythme de la croissance de la dette. »

Rappelons qu’en 2000, le montant de la dette de l’Etat tchèque s’élevait à 290 milliards de couronnes (11,3 milliards d’euros), qu’il a donc été multiplié par plus de quatre en l’espace de seulement dix ans, et ce malgré la croissance économique relativement forte qui a longtemps régné dans le pays.