Les chants de Pâques qui accueillent le printemps

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Nous nous retrouvons en ce lundi de Pâques qui n’est pas vraiment une fête liturgique, pourtant, la tradition chrétienne en a fait un jour férié. L’occasion notamment de redécouvrir les plaisirs des coutumes populaires célébrant l’arrivée du printemps et de la vie nouvelle qui renaît après un long hiver.

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Parmi les différentes coutumes folkloriques toujours vivaces surtout à la campagne, il y a notamment celle qui veut que les garçons aspergent d’eau les filles pour qu’elles restent fraîches. La même symbolique se cache dans la coutume de fouetter les filles avec des tresses d’osier. Les pousses d’osier nouvelles doivent rajeunir la fille et lui redonner de la force et de la beauté pour toute l’année. Pour remercier les garçons, les filles leur offrent des œufs colorés. Selon une autre coutume, les garçons vont dès le matin aux étrennes, en chantant des chants populaires de Pâques :

La cour de Toulec
A en croire les sondages, jusqu’à 90% des ménages de République tchèque, un des pays les plus athées d’Europe, préservent une ou plusieurs traditions liées aux fêtes de Pâques. Ces traditions sont observées beaucoup plus à la campagne, mais ces derniers temps elles revivent aussi en villes, lors des fêtes foraines pascales – velikonoční jarmark. Il existe un endroit à Prague où on peut célébrer à l’ancienne, la cour de Toulec, dans le 10e arrondissement : une ancienne forteresse médiévale aménagée en musée en plein air, proposant pendant toute l’année divers ateliers, mais aussi une ferme pédagogique, avec des animaux domestiques comme des vaches, des chèvres et des brebis au milieu de la cité.

La cour de Toulec
Toute la journée du lundi de Pâques, une grande fête foraine y est ouverte au public. On y propose des mets de Pâques typiques comme de la brioche, de l’agneau, de la farce et diverses pâtisseries. En fin d’après-midi, un cortège se dirige vers le ruisseau Botič pour dire au revoir à l’hiver et laisser place au printemps. C’est une autre coutume qu’a bien voulu nous raconter Marie Moravcová responsable des relations publiques à la cour de Toulec:

« Cette coutume prend racines dans les temps païens. On brûle ’la Morena’ qui représente l’hiver et donc la mort, trop fréquente en hiver. Pour se débarrasser d’elle, nos ancêtres la portaient loin derrière le village où elle était soit brûlée, soit jetée dans le ruisseau. La ‘Morena’, c’est une marionnette faite de paille, fixée à un bâton, habillée de vêtements féminins de préférence gris et de blanc, autrefois couleurs du deuil. En aucun cas, elle ne devait porter du rouge, symbole de la vie, ni du vert, symbole du bonheur, ni du jaune qui est la couleur du miel et du blé. En principe, on désigne une jeune fille qui portera la ‘Morena’ en tête de cortège. Après avoir traversé le village, le cortège la jette dans le ruisseau et là où il n’y a pas d’eau, la Morena est brûlée. »