Une militante tchèque expulsée des territoires palestiniens
Dans la nuit de dimanche à lundi a été arrêtée à Ramallah, dans la zone palestinienne sur la rive ouest du Jourdain, la militante tchèque Eva Nováková. L’opération réalisée par un groupe de soldats israéliens et une unité de la police d’immigration a vite abouti à l’expulsion de la militante qui est arrivée, mardi, à Prague.
«J’y suis allée parce que je savais que le monde n’était pas assez informé de ce conflit, qu’on ne savait pas comment se présentait cette occupation au jour le jour et ce que cela représentait pour les habitants palestiniens. J’ai donc décidé d’y aller avec le Mouvement International de Solidarité et de soutenir le mouvement palestinien non-violent contre l’occupation et contre les murs qu’Israël construit sur le sol palestinien.»
Eva Nováková a passé dix mois en Israël et dans les territoires occupés. Elle s’est engagée aussi dans la campagne contre la construction des murs érigés par Israël près des villages de Bil’in et Ni’lin. Son visa israélien a expiré en septembre dernier mais elle ne pense pas que ce soit la véritable raison de son expulsion:
«Ils m’ont expulsé parce qu’ils savaient que je m’engageais dans ces activités. J’étais coordinatrice média du Mouvement international de solidarité et mon travail était donc très visible au niveau international.»Bien que l’avocat israélien d’Eva Nováková, Omer Schatz, affirme que le ministère israélien de l’Intérieur ne peut pas imposer ses règles d’immigration sur les territoires palestiniens occupés, Irena Kalhousová de l’Association pour les questions internationales considère ce problème plus compliqué:
«D’une part, Eva Nováková dit lutter contre l’occupation mais si c’était le cas, Israël aurait le droit d’intervenir contre elle parce qu’elle violait les lois israéliennes sur un territoire placé sous l’administration israélienne d’occupation. D’autre part, elle a raison dans une certaine mesure, car elle a été dans la zone A, c’est à dire dans la zone de souveraineté des Palestiniens. C’est donc assez contradictoire et nous ne savons pas si elle était expulsée pour ses opinions politiques ou pour avoir transgressé les lois israéliennes. Et je pense que nous ne le saurons jamais.»Rapatriée, Eva Nováková ne cache pas qu’elle aimerait retourner dans les territoires palestiniens. Elle ne sait pas cependant si cela sera possible.