A la découverte des vins alsaciens
C’est ce jeudi que s’achèvent les Journées alsaciennes à Prague qui, pendant quatre jours, ont présenté une sélection de vins alsaciens à des connaisseurs mais aussi des néophytes. Au coeur de la Vieille Ville de Prague, dans une ancienne fabrique transformée en une élégante vinothèque, plusieurs vignerons alsaciens sont venus présenter leurs crus.
Tout commence par une histoire d’amitié entre le photographe tchèque installé en Alsace František Zvardoň et les gens de Wines Home, une nouvelle vinothèque au centre de Prague, comme le rappelle Philippe Bon, des domaines viticoles Hauller.
« C’est assez amusant, la façon dont les choses se sont faites. J’habite dans un petit village à côté de chez František Zvardoň, on s’est connus un peu par hasard parce que je suis allé lui demander des photos qu’il m’a offertes. Comme je suis assez bien impliqué dans le secteur du vin, c’est moi qui emmène František chez les vignerons pour les lui présenter et qu’il fasse des photos. Et la boucle est bouclée car quand il est venu avec les gens de Wines Home c’est moi qui lui ai fait le programme en essayant de lui proposer une gamme variée. »
Une gamme variée, représentée entre autres par Guillaume Mochel, jeune continuateur d’une longue tradition familiale qui remonte au XVIIe siècle. République tchèque et Alsace partagent une tradition de vins blancs. Pour Guillaume Mochel, Prague était donc aussi l’occasion de goûter les vins moraves...
« On a goûté des choses intéressantes. On sent quand même que c’est une culture différente de chez nous, les modes de consommation doivent être différents aussi, donc c’est forcément des vins différents. Maintenant c’est une première approche... Mais c’est des vins directs, plaisants. »
Jean-Pierre Rietsch est viticulteur à Mittelbergheim près de Strasbourg. Ses vins ont sans hésitation récolté les faveurs des dégustateurs. Des vins à l’identité forte, où la patte du viticulteur est vraiment décisive :
« Notre caractéristique, c’est vraiment le domaine familial. Tout le travail est fait par nous : le travail des vignes, la vinification et la commercialisation. Dans mon cheminement, j’essaye de plus en plus de produire des vins plus personnels, des vins de vignerons, des vins que j’approche un peu comme un art. C’est là qu’intervient Marie Dréa, une artiste, ma voisine. Nous essayons de produire une cuvée très ‘nature’. Notre domaine est en conversion biologique. J’aime l’approche des vins naturels, des vins qui sont peu travaillés. On essaye de limiter au maximum les interventions techniques. »
Et cette identité se forge aussi grâce à la collaboration évoquée par Jean-Pierre Rietsch, avec une artiste d’origine allemande, Marie Dréa qui confectionne pour lui des étiquettes originales, à l’encre de Chine :
« Le vin est un produit et tout le monde réagit aussi avec les yeux. Parfois on se retrouve tout seul devant un millier de bouteilles. Soit on connaît les vins, soit on réagit ou on se laisse tenter par une image. Jean-Pierre me fait goûter quand le vin est parfois encore dans les tonneaux et après on en parle. Il me laisse carte blanche mais en revanche je lui présente six ou sept dessins, ça dépend de la façon dont les idées viennent. »