Aeroflot éliminée de l’appel d’offres sur ČSA
Le premier tour de l’appel d’offres sur la vente de la compagnie aérienne tchèque, ČSA, s’est terminé par l’annonce de l’élimination de deux candidats, Aeroflot et Odien, sur les quatre qui y ont participé. Comment la privatisation d’une des plus importantes entreprises publiques tchèques va-t-elle se poursuivre ?
Le gouvernement sortant de Mirek Topolánek a indiqué que ce premier tour de l’appel d’offres était surtout un examen des candidats en fonction des risques géopolitiques qu’ils pourraient représenter. D’après le ministère des Finances qui est chargé de la privatisation de la ČSA, il s’agit par exemple de déterminer si les candidats ne sont pas sous la gestion d’Etats qui pourraient être une menace potentielle pour la Tchéquie. Par contre, dans le second tour de l’appel d’offres, ce sera essentiellement le prix offert pour les 92 % des actions détenus dans la société par l’Etat qui sera décisif. Quels sont ces deux candidats qui y participeront ? Réponse du ministre des Finances sortant, Miroslav Kalousek :
« Après une discussion approfondie de tous les critères de qualification, le gouvernement a décidé que deux sociétés seront appelées à présenter leurs offres de prix pour participer au deuxième tour. Il s’agit du consortium Unimex Group et Travel Service et de la compagnie Air France-KLM. »
Les réactions de la compagnie russe Aeroflot à son élimination ont été mitigées et la direction a seulement annoncé qu’elle respectait la décision du gouvernement tchèque de choisir ses partenaires commerciaux. Elle a pourtant émis certaines préoccupations concernant les déclarations des politiciens tchèques sur un soi-disant danger représenté par la vente de ČSA à Aeroflot. Le deuxième candidat éliminé, Odien, s’est refusé à tous commentaires. Le gouvernement n’a pas fourni de détails sur les raisons de l’élimination de ces deux candidats, sauf que, selon le Premier ministre sortant, Mirek Topolánek, les discussions ont été menées dans le secret. Les économistes s’interrogent sur l’élimination d’Odien qui est un investisseur financier classique et qui exerce ses activités dans de nombreux pays. Par contre, l’élimination d’Aeroflot est plutôt bien vue dans le pays aussi bien sur la scène politique que dans l’opinion publique. Et combien va coûter la ČSA à son acheteur éventuel ? D’après Jan Procházka, analyticien de la société Cyrrus, il sera inférieur aux prévisions, du fait qu’il n’y aura plus que deux candidats en lice : 3 à 5 milliards de couronnes (115 à 192 millions d’euros). Le deuxième tour de l’appel d’offres sur la ČSA devrait se terminer dans deux mois et le nouveau propriétaire devrait être connu à la fin du mois de septembre. Ce sera sous le gouvernement de transition conduit par le Premier ministre Jan Fischer, celui-ci s’étant engagé à poursuivre la privatisation de la compagnie aérienne tchèque.