Gouvernement, syndicats et employeurs font face à la crise
Les représentants du gouvernement, des syndicats et des employeurs se sont retrouvés en réunion tripartite, jeudi, pour définir la stratégie à suivre pour faire face à la crise économique qui se fait de plus en plus sentir en Tchéquie.
La réunion tripartite a débouché sur la conclusion qu’il est absolument indispensable, en cette période de grave crise économique et financière, de ramener à la vie le marché des crédits bancaires. Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Petr Nečas, le président de la Confédération tchéco-morave des unions syndicales, Milan Štěch, et le vice-président de l’Union de l’industrie et des transports, Jaroslav Hanák, auxquels le Premier ministre Mirek Topolánek s’est joint pendant une bonne heure, ont constaté unanimement que les banques, en raison de la crise, avaient limité leur offre de crédits tout en augmentant leurs taux d’intérêts. Pour faire face à la crise, il faut aussi soutenir les investissements dans la construction de nouvelles routes et autoroutes, d’équipements pour l’industrie des eaux et forêts ou de nouveaux logements. Ces investissements profiteraient à la croissance économique et apporteraient de nouvelles commandes aux entreprises. Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Petr Nečas, nous explique la position des participants à la réunion :
« Nous nous sommes surtout mis d’accord sur l’intérêt des trois parties à débattre des problèmes liés à la crise économique. Nous sommes aussi d’accord sur le fait que certaines mesures sont graves, comme par exemple le gel des crédits qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’économie tchèque. Nous sommes également unanimes en ce qui concerne la nécessité de prendre des mesures pour que le taux de chômage n’augmente pas en République tchèque. »
Milan Štěch, représentant les syndicats, appelle le gouvernement à s’engager au maximum dans sa position envers le secteur bancaire, et il est secondé dans ce sens par les employeurs, dont le représentant Jaroslav Hanák indique que « le monde de l’entreprise affirme que si l’argent ne coule pas, c’est comme si le sang ne coulait pas et c’est la mort qui s’ensuit ». Le directeur de l’Association bancaire tchèque, Jan Matoušek, se veut réservé et a déclaré mercredi dernier que les banques tchèques devaient garantir les placements des personnes physiques et morales tchèques et étaient donc contraintes d’agir avec le maximum de prudence. Les syndicats demandent une baisse de certaines taxes fiscales et des cotisations à la sécurité sociale ou de consacrer 2 % du PIB au soutien de la croissance économique. Les employeurs appellent le gouvernement à ne pas prendre de mesures qui causeraient encore plus de problèmes au monde de l’entreprise, comme par exemple l’interdiction des autoroutes aux camions le vendredi après-midi. Le ministre Petr Nečas, en réponse aux propositions des syndicats et des employeurs, a été clair : tout dépend des retombées sur le budget de l’Etat et pas question d’augmenter excessivement le déficit budgétaire. La République tchèque doit être capable de contrôler ses dettes.