La crise financière mondiale devrait élever de 2% le taux de chômage actuel dans les pays des Vingt-sept
La crise économique qui a frappé le monde a également eu un impact sur les priorités économiques de la présidence tchèque de l’UE. Face à l’urgence de la situation, une des priorités sera de coordonner un plan de sauvetage des économies des Vingt-sept pour lequel une injection de 200 milliards d’euros a été débloquée.
« La hausse n’atteindra pas tous les pays au même degré, elle variera d’une région à l’autre et même d’une branche à l’autre. A l’heure actuelle, il est évident que ses impacts seront les plus ressentis sur les marchés du travail en Espagne, en Grande-Bretagne et en Irlande. »
Pour ce qui est de la République tchèque, le chômage a frappé de plein fouet les régions où les branches traditionnelles de l’industrie ont été contraintes de fermer ou de limiter leur production. C’est le cas de l’industrie du verre et de l’automobile, en premier lieu. A l’échelle des régions les plus frappées, Liberec, dans le nord de la Bohême, détient une triste primauté. Le taux de chômage y dépassera 7,5%, cette année. Au cours de la première journée de 2009, 60 employés de la société Bohemia Optik sont venus s’enregistrer au bureau de travail, ce qui est beaucoup pour cette microrégion, souligne le président de l’association des syndicats de Liberec, Milan Šubert :« Sur les 200 employés, il n’en restera que 144 au début de l’année 2009, ce qui est effectivement une diminution très importante. »
Les licenciements suivront les premières semaines de janvier chez le plus grand employeur de la région, le groupe Crystalex, qui fabrique le traditionnel cristal de Bohême. En plus de cela, dans toute la région de Liberec, plus de 10 000 employés de l’industrie automobile ont été mis en congés forcés, congés qui dureront jusqu’à la troisième semaine de janvier. Ce n’est qu’après qu’on apprendra combien d’emplois seront supprimés.Selon les analystes, le taux de chômage global en République tchèque dépassera 6,5% en 2009. Les prévisions les plus noires indiquent 7,1%. Rappellons que la moyenne était de 5,4%, en 2008. Michal Brožka, de Raiffenseinbank, craint une aggravation de la situation du fait aussi que le nombre d’emplois proposés par les agences de placement accuse une baisse : de 130 000 en novembre à 110 000 début décembre. L’analyste de la ČSOB Petr Dufek ajoute que les premiers à être frappés par les licenciements sont les employés possédant un contrat à durée limitée et les travailleurs étrangers embauchés par les agences. La question qui se pose est de savoir si la hausse du chômage s’arrêtera en 2009 ou si elle poursuivra sa progression l’année suivante. Les pronostics actuels penchent, selon lui, vers la deuxième variante.