Les élections sénatoriales et régionales vues par le président de la République
Il semble que le chef de l’Etat, Václav Klaus, ait tenu à bien réfléchir avant de commenter les résultats des élections régionales et les résultats du premier tour des élections sénatoriales. Ce n’est seulement 48 heures après la publication de ces résultats qu’il a exprimé son opinion.
Le président de la République a été bref et son analyse des résultats des élections régionales peut être résumée en quatre points. Václav Klaus a constaté d’abord que les élections ont été libres, démocratiques et absolument régulières. Il a continué en déclarant qu’elles se sont terminées par un résultat dont on peut penser ce qu’on veut, mais que ce résultat n’est certainement pas un hasard, que c’est un signal clair de la part des électeurs pour ceux qui veulent bien l’entendre. Ensuite, Václav Klaus exprime ce que beaucoup considèrent comme une attaque directe contre le Premier ministre, Mirek Topolánek, en déclarant :
« Un des messages que j’ai perçus dans ces élections, est que les électeurs veulent un changement. Je pense que c’est important, mais j’ai la mauvaise impression qu’il n’est pas bon que les victimes de leur désir soient justement les présidents des conseils régionaux. Un groupe de politiciens donc qui, de l’avis général, ont fait leurs preuves. »
En effet, le Premier ministre a expliqué la débâcle de son parti, l’ODS, aux régionales par le fait que les conseils régionaux avaient refusé une campagne électorale centralisée et avaient préféré mener leurs propres campagnes au niveau régional et abordant donc les problèmes régionaux. Mirek Topolánek a réagi aux propos du président en déclarant que « les électeurs voulaient, certes, un changement, mais qu’il aurait une mauvaise impression si la victime était le gouvernement de centre droite ». De son côté, Pavel Bém, le maire de Prague et vice-président de l’ODS, que l’on présente souvent comme le rival du Premier ministre à la tête de l’ODS, s’est refusé à tout commentaire. Il est aussi connu comme un partisan de Václav Klaus et, pour lui, le plus important est de se battre pour chaque siège de sénateur au second tour le week-end prochain. Dans l’opposition, sociale-démocrate ou communiste, la satisfaction règne. Pour Jiří Paroubek, président des sociaux-démocrates, « le gouvernement actuel est si faible que tout le monde doit le voir et ce ne sont que de petits jeux au sein du principal parti de la coalition l’ODS ». En conclusion, le président Václav Klaus a insisté sur le fait que les élections ne sont pas terminées, du moins les sénatoriales, et que les comptes seront établis seulement après leur deuxième tour.