Les toxicomanes pragois sont menacés par une épidémie de jaunisse
Selon les statistiques, il y aurait dans les 8 000 toxicomanes à Prague. Leur conditions de vie et d’hygiène sont précaires et le SIDA est omniprésent dans cette communauté. Ces derniers temps, elle devient dangereuse pour la société, car les toxicomanes sont de plus en plus nombreux à être atteints de l’hépatite.
« Le nombre des personnes atteintes par l’hépatite est en hausse, et il s’agit surtout des consommateurs de drogues ou des personnes qui les fréquentent. Naturellement, cela ne veut pas dire que tous les malades atteints de l’hépatite A font partie de cette communauté. Beaucoup de malades ont attrapé l’hépatite dans d’autres pays, en Turquie, en Tunisie, en Egypte etc. Pourtant, la majorité des malades à Prague provient de la communauté des toxicomanes. »
Ce début d’épidémie chez les toxicomanes pragois pourrait-il toucher le reste de la population ? Le service de l’hygiène de Prague se refuse à faire des pronostics sur cette question. Pourtant, il met en garde contre les risques de contracter l’hépatite. On dit que la jaunisse, l’appellation populaire de l’hépatite est « la maladie des mains sales ». C’est vrai, mais on peut l’attraper aussi en partageant un narguilé, comme ce fut le cas de plusieurs étudiants, il y a quelque temps. D’après Ivan Douda, de l’association Drop in dont l’objectif est d’aider les toxicomanes, on parle beaucoup du SIDA en ce qui concerne les risques que courent ceux-ci. Par contre, on ne parle que très peu de l’hépatite qui peut être tout aussi dangereuse, car elle menace aussi le reste de la population.
D’après Zdeňka Jágrová, la mairie de Prague est en train d’examiner la possiblité de vacciner gratuitement les toxicomanes pragois. La vaccination d’une personne reviendrait à 1 500 couronnes (dans les 62 euros) au maximum. Le plus difficile pour réaliser ce projet sera certainement de convaincre les toxicomanes de se faire vacciner. Pourtant, le Conseil municipal en collaboration avec le service d’hygiène et d’autres institutions sont prêts à faire le maximum, car les toxicomanes se concentrent dans des endroits très passants, dans le centre de la capitale et dans les gares de chemin de fer ou d’autobus.