Le 5 mai 1945, Prague se soulevait contre l’occupant nazi
Le 5 mai est depuis 63 ans lié au soulèvement pragois qui fut la cause d’une des dernières hécatombes de la Seconde Guerre mondiale. Le soulèvement a éclaté au moment où le protectorat de Bohême-Moravie était occupé par l’armée allemande du général Schörner forte d’un million d'hommes qui devaient défendre l’espace tchéco-morave jusqu’au 20 mai 1945.
Midi 33 minutes, le 5 mai 1945 : la Radio tchécoslovaque diffuse l’appel suivant qui donne le signal au soulèvement :
« Nous appelons la police, les gendarmes, les soldats à venir immédiatement à la Radio tchécoslovaque. Venez en aide aux insurgés, les Tchèques y sont massacrés, venez immédiatement à notre aide, nous appelons tous les Tchèques. »
Le soulèvement praguois a éclaté à Prague le 4 mai, après que l’ordre ait été donné par le gouvernement du protectorat de hisser les drapeaux tchécoslovaques et de parler à nouveau le tchèque dans les institutions officielles. Les unités de la police tchèque qui devaient prendre le contrôle de la Radio se sont heurtées à la résistance armée des soldats allemands. Les appels pour venir en aide à la Radio étaient diffusés également en russe et en anglais :
A la Radio, les nazis ont capitulé au soir du 5 mai, mais les combats ont continué dans d’autres endroits de Prague. Plus de 1600 barricades y ont été érigées. Plus de 30 000 personnes ont pris part à la libération de la ville. Le 7 mai, la situation est devenue grave sur la place de la Vieille-Ville où les troupes du général Vlasov sont intervenues, rappelle l’historien Vladimir Nálevka :« C’était l’armée de libération russe qui jusqu’alors combattait aux côtés des Allemands contre les Soviétiques, mais au dernier moment, pour sauver leurs vies, elles ont décidé de soutenir les insurgés pragois. »
La capitulation a été signée à Prague le 8 mai 1945. Les unités des Wafen SS ont toutefois refusé de la respecter et les combats ont continué jusqu’à l’arrivée de l’Armée rouge à Prague, le 9 mai. Pour les historiens comme Eduard Stehlík, le principal poids des combats reposait sur les Tchèques qui ont gagné, eux-mêmes, le soulèvement et Prague était déjà libre lorsque les premiers tanks soviétiques sont apparus, le 9 mai, au nord de Prague.
Les combats pour la libération de Prague ont fait 1698 victimes. Quatre-vingt neuf d’entre elles ont trouvé la mort près de la Radio. Une plaque dans le hall d’entrée rappelle leurs noms. Cette année, vu les travaux de reconstruction en cours, le bâtiment historique de la Radio n’a pas été le lieu de la cérémonie du souvenir. C’est à deux autres endroits les plus touchés par les combats en mai 1945, à Pankrác et à l’Hôtel de ville de la Vieille-Ville qu’on a commémoré l’événement.