Plus de 10 000 signatures déjà recueillies pour soutenir les auteurs de la fausse explosion atomique
Une pétition circule sur Internet pour réclamer la grâce des membres du groupe Ztohoven, qui ont en juin dernier simulé une explosion atomique en direct à la télévision. A deux semaines de leur procès, plus de 10 000 signatures ont déjà été recueillies.
« Cette pétition est une demande de grâce présidentielle et, en fait, une seule signature pourrait suffire mais la valeur symbolique des 10 000 signatures est importante. Cela montre l’ampleur du soutien à ce collectif de performers. »
Sept membres de ce collectif appelé Ztohoven sont accusés d’incitation à la panique et doivent passer devant le juge le 25 mars prochain. Rappelons les faits : au cours du programme matinal habituel de la deuxième chaîne publique, dans lequel les télespectateurs peuvent voir les sites touristiques ou les stations de ski filmés en direct par des caméras téléguidées, les accusés ont réussi à insérer virtuellement une explosion atomique devant une colline. Ce piratage a valu à Ztohoven de recevoir un prix de la Galerie nationale, qui n’a pas empêché la télévision publique de porter plainte.
Les membres du groupe, qui ont réussi à conserver l’anonymat jusqu’ici, ont indiqué qu’ils avaient voulu ainsi dénoncer la manipulation médiatique et sortir les spectateurs de leur léthargie, pour ne pas qu’ils soient victimes de « lavage de cerveau ». Beaucoup d’artistes tchèques ont déjà signé la pétition en leur faveur.
« Cette situation ne peut être réglée que par une grâce présidentielle, estime Josef Šlerka. Il est absurde que ce détournement soit qualifié d’incitation à la panique. S’il en était ainsi, alors cela signifierait de facto que la caméra n’est qu’un témoin muet et que tout ce qui est à l’écran est la vérité. Cela ne ferait que confirmer ce que cette action tentait de démontrer. Et je tiens à souligner ici que nous n’avons rien à voir avec le collectif Ztohoven, nous ne les connaissons même pas. »
La balle est désormais dans le camp du président tchèque, appelé à suspendre la procédure ou à grâcier les artistes-pirates si le juge décide de les condamner. Jusqu’à présent, Vàclav Klaus ne s’est pas exprimé sur le sujet...