Le cours élevé de la couronne pose des problèmes aux industriels tchèques
Depuis environ 2001, le cours de la couronne tchèque ne cesse de s'affermir. Cette tendance fait le bonheur des uns - les importateurs, mais le malheur des autres - les exportateurs. Cette tendance va-t-elle continuer ? Comment réagissent les milieux industriels ?
« En ce qui concerne l'avenir le plus proche, je pense que la couronne va encore battre de nouveaux records, en raison de la réalisation des pronostics sur l'augmentation des taux d'intérêt tchèques. Il est certain que la couronne devrait en profiter. »
Ces records de la monnaie tchèque font plaisir aux importateurs, aux Tchèques qui partent à l'étranger, augmentent la valeur des salaires tchèques par rapport à l'étranger ou aident la banque centrale à lutter contre l'inflation, mais préoccupent sérieusement les exportateurs, en premier lieu l'industrie, un des piliers de l'économie tchèque. L'Union de l'industrie et des transports prépare un document qui présente les besoins stratégiques des entreprises tchèques. Martin Jahn, chef du personnel de Skoda Auto et co-auteur du document, a déclaré pour le quotidien Hospodarske noviny : « L'adoption rapide de l'euro est une des priorités ». Skoda Auto, le géant de l'automobile tchèque, a perdu dans les 60 millions d'euros à cause du cours élevé de la couronne. Les grosses sociétés sont capables de résister, mais il n'en est pas de même pour les plus petites. L'entreprise Tonak, le plus gros fabricant de chapeaux en Tchéquie qui exporte 90 % de sa production, affirme que l'existence de la société pourrait être mise en danger si cette tendance à la hausse continue. En dépit d'une augmentation du prix moyen du chapeau aux Etats-Unis qui est passé de 15 à 25 dollars, Tonak accusera une perte de plus de 400 000 euros pour 2007. Autres conséquences négatives : les prix en Tchéquie augmentent pour les touristes étrangers tout comme les salaires pour les investisseurs étrangers. La Tchéquie pourrait donc être délaissée par ceux-ci. Certains économistes pensent, pourtant, que le cours de la couronne cessera de grimper vers la fin de l'année, mais n'excluent pas une nouvelle ascension progressive en 2008.