Les psychologues européens se sont donnés rendez-vous à Prague
La semaine dernière, Prague a accueilli pendant quatre jours le Xe Congrès européen de psychologie. Une importante délégation française a participé à cette rencontre. A l'issue du congrès, M. Roger Lécuyer, président de la Fédération française des psychologues et de psychologie, a dressé un bref bilan de l'événement.
Il y avait à cette occasion une journée française, pourriez-vous me dire quelques mots à ce sujet ?
« Cette journée française a été tout-à-fait intéressante du point de vue de la présentation, du bilan de ce qu'est la psychologie française aujourd'hui, à la fois du point de vue scientifique et aussi du point de vue professionnel. Nous avons eu une présentation de la profession, de ses problèmes et de son actualité en France aujourd'hui. C'était sans doute cela le côté le plus original. C'était très intéressant. »
Avez-vous appris des choses nouvelles du côté de vos homologues européens ?
« J'ai personnellement appris beaucoup de choses nouvelles car ce genre de congrès est l'occasion d'entendre des choses dans des domaines complètement du vôtre. Par exemple, les communications plénières ont été extrêmement intéressantes et au hasard d'un symposium ou d'un autre, qui me paraissait intéressant, complètement en dehors de mon domaine, j'ai appris des choses effectivement. La psychologie évolue très vite, et ce genre de congrès qui permet de faire le point est très intéressant. »
Est-ce qu'on peut éventuellement définir les défis de la psychologie en ce début du XXIe siècle ?
« C'est très difficile car des défis, il y en a beaucoup. Il y a les défis scientifiques, mais il y a peut-être et surtout les défis professionnels. C'est une profession qui est jeune, une profession qui est en pleine évolution, il y a des secteurs d'application nouveaux qui s'ouvrent à elle. Il faut qu'elle sache évoluer et conquérir ces secteurs où elle est en concurrence avec d'autres secteurs et d'autres professions, d'autres formations. Je crois que ces défis-là, elle a les moyens de les relever, en particulier l'existence d'une fédération européenne qui est puissante et efficace devrait nous aider à les relever. »
Nous sommes à Prague et une question s'impose : existe-t-il une coopération entre psychologues français et tchèques ?« Assez peu malheureusement, assez peu de manière spécifique. Le français a été une langue scientifique et nous avons pu nous apercevoir ici que des Tchèques parlent français. Le français a de plus en plus de difficultés à rester une langue scientifique, l'anglais s'impose un peu partout. Je pense que ça rend plus difficile une coopération, pour nous : nous, français, sommes les derniers à parler anglais, parce que nous avons justement cette tradition d'importance du français. Ca nous est donc un peu difficile, mais il faut bien voir que la bataille est maintenant perdue pour le français comme langue scientifique. Il faut donc qu'on accepte cette réalité. Et je pense que sur la base de cette réalité, des coopérations pourraient certainement s'établir. »