Mirek Topolanek : pour nous, le processus de ratification du Traité constitutionnel est terminé
Un non à la version originale du Traité constitutionnel européen a retenti, à deux reprises, ces derniers temps, à Prague. D'abord, lors d'un débat mené à la Chambre des députés et, puis, lors des conversations que les représentants tchèques ont eues, lundi, avec le Premier ministre italien, Romano Prodi.
« A l'instar du nouveau président français Sarkozy et du Premier ministre hollandais Balkenende qui ont déclaré que la France et la Hollande n'allaient pas renouveler le processus de ratification, pour nous, ce processus est terminé ».
Pour le cabinet tchèque, le projet de la Constitution européenne devrait être remplacé par un cadre contractuel moins ambitieux et plus concis. Dans cette logique, il ne devrait pas contenir, par exemple, des « symboles quasi-constitutionnels », dont les notions de « constitution » ou de « ministre des affaires étrangères de l'UE ». La Charte des droits de l'homme ne devrait pas être impliqué non plus dans le nouveau texte. Mirek Topolanek estime qu'un consensus sera bientôt atteint, peut-être dès le prochain sommet de juin. Selon ses propres paroles, le nouveau document pourrait être ratifié d'ici à 2009, l'année de la présidence tchèque de l'Union européenne.
Le séjour pragois ne semble pas en revanche avoir rempli d'optimisme Romano Prodi. Dans l'édition de ce mardi du quotidien Hospodarske noviny, il déclare : « Un compromis est possible. Mais, on voit hélas, les positions des pays membres s'éloigner, au lieu de se rapprocher. Cela m'inquiète ». Pour lui, l'heure est venue de prendre désormais davantage en compte les positions des dix-huit pays qui ont ratifié le projet initial du Traité constitutionnel. A propos des autres, il a déclaré : « Celui qui persiste avec opiniâtreté sur ses positions négatives, risque de se retrouver dans l'isolement ».Le regard sur la Constitution européenne divise, aussi, la scène politique tchèque. Le débat houleux qui s'est déroulé la semaine écoulée à ce sujet à la Chambre des députés a montré le clivage qui existe entre le gouvernement et le parti social-démocrate, principal parti de l'opposition. Selon ce dernier, le refus manifesté par le cabinet à l'égard du Traité constitutionnel bloque l'intégration européenne et porte préjudice à la crédibilité du pays.