Constitution européenne - A. Vondra : « Les négociations doivent se terminer avant 2009 »
Le ministre chargé des Affaires européennes, Alexandr Vondra, était à Paris la semaine dernière. Lors de sa visite, il a notamment rencontré son homologue française Catherine Colonna.
Au menu des discussions d'abord, la future présidence du Conseil, que Prague assurera juste après Paris en 2009. Conscient que l'avenir côté français se joue dans les prochaines semaines, Alexandr Vondra souhaite pouvoir préparer conjointement cette présidence le plus tôt possible :
« Nous nous sommes entendus pour coopérer de manière réellement étroite, échanger nos expériences et trouver des terrains d'ententes. La France aura la présidence européenne à l'automne 2008. Bien sûr nous attendons que soit nommé un nouveau gouvernement français, mais dès l'automne prochain nous commencerons à travailler en trio avec la France et la Suède. Nous supposons que dès novembre, nous pourrons réellement commencer et le programme pour ces dix-huit mois de présidence qui concernent nos trois pays devrait être complet l'été prochain. »
« Lors de ma rencontre avec Catherine Colonna, il y avait également trois énarques. Nous allons avoir intérêt à travailler avec eux et je compte moi-même inclure dans mon équipe quelqu'un avec ce type d'expériences. Et pendant la présidence française, nous comptons bien faire en sorte que des gens de chez nous travaillent soit au ministère des Affaires étrangères soit aux Affaires européennes, parce que l'échange d'informations et d'expériences va être très importante pendant l'année 2008. »
Autre thème important de la discussion entre Alexandr Vondra et Catherine Colonna : la Constitution européenne, ou plutôt ce qu'il en reste. M. Vondra a tenté d'expliquer la position récemment adoptée par le gouvernement tchèque :
« Nous ne parlons pas de « Constitution », nous parlons d'un nouveau futur traité. Nous pensons que si ce nouveau traité doit être adopté par tous les pays membres, il serait justement opportun de se débarrasser de toute symbolique constitutionnelle. De notre point de vue, ce serait absurde que les négociations se poursuivent jusqu'à 2009, pendant notre présidence. Ce sera la période où la campagne pour les élections européennes battra son plein et également la fin du mandat de l'actuelle Commission. Donc soit un accord est trouvé avant soit la question sera remise à plus tard. »
Enfin, lors de son passage en France, le ministre tchèque a également été interrogé sur la question du bouclier antimissile américain et sur la potentielle installation d'un radar sur le sol tchèque :
« J'ai expliqué notre position et qu'aucune décision définitive n'a encore été prise. Nous avons seulement décidé d'entamer les négociations avec les Américains, et qu'elles devraient durer jusqu'à l'hiver ou au printemps prochain. J'ai expliqué pourquoi nous nous intéressons à ce projet et pourquoi nous pensons qu'il est cohérent dans le cadre de la coopération transatlantique. Mais la France, contrairement à l'Allemagne par exemple, s'engage moins sur ce terrain. Elle a son propre potentiel stratégique qui n'est pas inclus dans le cadre d'organisations internationales. Donc le débat en France n'est pas le même qu'en Allemagne. »