« La Môme », un film tourné à Prague
On attendait avec impatience la sortie en salles, ce mercredi, du film « La Môme » sur la vie d'Edith Piaf salué par une partie de la critique, d'ores et déjà, comme une véritable résurrection de la célèbre chanteuse. Le film a été tourné dans plusieurs endroits en France et en Californie, mais peu de monde sait que les deux tiers du tournage ont été réalisés à Prague et dans les environs.
« Pour une raison toute simple, pour trouver les salles de concert ressemblant à des salles des années quarante, cinquante et soixante. Ici, on a trouvé tout ce qu'on cherchait. C'était donc la première raison. Puis on avait aussi les possibilités de tourner en studio plus importantes qu'en France, en terme de prix, en terme de liberté de studio, en terme de construction. On tourne beaucoup dans les studios. Donc voilà. Mais la première raison c'était qu'on a trouvé ici assez facilement les décors naturels, les salles de concert notamment. »
Vous tournez aussi dans certains quartiers de Prague. Quels sont les aspects de Prague que vous recherchez surtout pour votre film?« Alors il y a quand même deux semaines d'extérieurs à Paris pour la plupart des rues qui sont typiques, Belleville etc., mais on a pourtant trouvé ici quelques extérieurs de Prague, notamment le parvis de l'Eglise du quartier de Vinohrady qui nous permettait de tourner l'enterrement d'un personnage du film. On a choisi un ou deux quartiers où l'on a tourné les séquences de Belleville assez anciennes parce qu'il y avaient encore des choses, les extérieurs des maisons, qui étaient restés "dans leur jus" comme on dit en français, c'est à dire qui n'avaient pas beaucoup changé. Il n'y avait donc que peu de travail de décoration pour avoir l'impression d'être en 1920 ou 1925. Ce qui malheureusement n'existe plus à Paris. »
Pour Mathias Honoré, les producteurs de cinéma n'ont pas été attirés à Prague seulement pour des raisons économiques, notamment parce que les studios pragois proposaient des devis moins chers, mais aussi par la qualité des services. A son avis, les équipes de tournage tchèques font un travail de très haute qualité tout en étant économiquement rentables. C'est donc à l'équipe tchèque que l'on doit une grosse part de la réalisation de ce film. Mathias Honoré :« L'équipe technique tchèque y participe dans une grande mesure. Deux tiers de l'équipe sont des Tchèques, il y a une partie française, évidemment, et quelques techniciens anglais parce que c'est une coproduction. Mais une grosse partie de l'équipe de construction, l'équipe de déco, l'équipe de machinerie, ce sont des Tchèques et qui sont de très bonnes équipes. Les gens sont très motivés, très très intéressés. On a tourné un match de boxe avec beaucoup de figuration et on avait vraiment l'impression que les gens se prenaient au jeu. On avait l'impression de revivre ce match de boxe de Marcel Cerdan au championnat du monde. Et c'était très bien. »Les intérieurs et les extérieurs de Prague se sont substitués donc à ceux de Paris. Ce n'était d'ailleurs pas pour la première fois car Prague, ville photogénique, a déjà servi de décor à de nombreux films français. De quoi faire réfléchir ceux qui dans leur manie de reconstruire et de moderniser risquent d'effacer le charme inimitable et l'atmosphère typique de leur ville.