Incident "majeur" pour Mirek Topolanek
Le nouveau Premier ministre tchèque n'a pas fait dans la dentelle pour exprimer son opinion. Vendredi dernier, Mirek Topolanek a ostensiblement levé son majeur en direction des députés de l'opposition.
Les communistes n'ont pas tardé à réagir, par la voix du président de leur groupe, Pavel Kovacik, qui a demandé des explications et menacé de saisir la commission des mandats et immunités.
Puisque le ridicule n'a jamais tué, Mirek Topolanek a bredouillé des excuses en expliquant que son geste n'était pas destiné à ses adversaires politiques mais à son ministre des Finances. L'heureux élu, Miroslav Kalousek, s'est empressé de confirmer que le doigt tendu lui était réservé et qu'il signifiait que le chef du gouvernement le considérait comme « numéro 1 ». Bref, ça vole haut à la Chambre basse.
Ce n'est pas la première fois que Mirek Topolanek se fait remarquer pour ses écarts de conduite et de langage. En 2003, à peine élu à la tête de son parti, il avait employé l'expression « mensonge d'Auschwitz » pour qualifier ce qu'il considérait être des calomnies. Deux ans plus tard, il se laissait à nouveau emporter par son élan et parlait de « nuit des longs couteaux » pour désigner sa future politique...
Deux dérapages incontrôlés pour lesquels il avait dû s'excuser, en mettant en avant son manque de connaissances historiques. Plus récemment, Mirek Topolanek n'avait pas particulièrement brillé par sa classe en employant le mot de Cambronne, en anglais, pour qualifier le texte de la Constitution européenne.Pour certains commentateurs, le majeur levé de Mirek Topolanek devant les députés est révélateur du manque de culture politique dans le pays. Par ailleurs, pour le quotidien Lidove noviny il y a en la matière deux poids-deux mesures : et de rappeler que le défenseur du Sparta Tomas Repka avait écopé, pour le même geste, d'une amende de 80 000 couronnes et d'une exclusion définitive en cas de récidive. Les règles du football ne sont pas les mêmes que les règles en politique. Tant mieux pour Mirek Topolanek.