Perspectives économiques de la Tchéquie dans les deux pays nouveaux membres de l'Union européenne
En 2004, l'Union européenne accueillait en son sein 10 nouveaux membres dont la Tchéquie. Trois en plus tard, elle en compte encore deux de plus, la Bulgarie et la Roumanie, et totalise 27 membres. Quelle est la position de la République tchèque à l'égard des nouveaux venus ?
Le Nouvel an 2007 a été fêté avec encore plus de joie que d'habitude à Bucarest et à Sofia, les capitales des deux nouveaux membres de l'Union européenne. La capitale tchèque ressent aussi une certaine satisfaction, car bien que ne faisant pas partie des « anciens », la République tchèque devient quand même un « aîné » dans la grande famille européenne. Avec l'entrée de la Bulgarie et la Roumanie, l'Union européenne compte 492 millions d'habitants et représente le plus important marché commun du monde : 10,9 trillions d'euros ! Beaucoup de choses devront encore changer dans les deux pays, surtout dans la sphère juridique et la lutte contre la corruption. Un domaine intéressant pour la Tchéquie, celui des investissements étrangers. Ils devraient connaître un développement sans précédent. Dans ce domaine, la République tchèque était le onzième investisseur étranger en Bulgarie, avec un volume de 440 millions d'euros. En Roumanie, ce volume tournait autour des 500 millions d'euros. Les grosses sociétés tchèques, comme le principal producteur et fournisseur d'électricité CEZ n'ont qu'à se réjouir de ce nouvel élargissement de l'Union européenne qui leur offre un nouveau marché. Mais les exportateurs peuvent aussi compter sur une augmentation de leurs ventes à l'étranger : par exemple Skoda Auto, Barum Continental ou le fabricant de radiateurs Korado. Alors que l'ouverture des marchés bulgares et roumains est accueillie avec beaucoup d'optimisme et dans l'unanimité par les membres de l'Union, il n'en est pas de même en ce qui concerne la libre circulation de la main-d'oeuvre. La République tchèque et les « nouveaux membres » de 2004, excepté la Hongrie, ouvrent entièrement leurs marchés du travail aux Bulgares et aux Roumains. Parmi les anciens, seules la Finlande et la Suède ne poseront aucun obstacle à l'arrivée de ces « nouveaux citoyens européens ». Craintes des autres, peut-être justifiées selon certains spécialistes : en effet, le PIB des deux pays ne se situe qu'à 33 % du niveau européen et le salaire moyen n'atteint que les 200 euros. Pour certains économistes tchèques, les travailleurs bulgares et roumains pourraient quand même arriver en grand nombre pour chercher un emploi en Tchéquie, car le niveau de vie est beaucoup plus élevé que dans leur patrie, le PIB tchèque se situant à 73 % du niveau européen et Prague ne pose aucune restriction à leur installation.