Une conférence pour s'interroger sur la place de la République tchèque au sein de l'UE
Une conférence intitulée « La République tchèque dans l'Union européenne : transformations et inspiration » se tenait à Prague jeudi et vendredi. Organisée par le Centre pour les stratégies sociale et économique de la Faculté des sciences sociales de l'Université Charles, des spécialistes de différents horizons sont intervenus.
Les critères de l'évolution de la société et ses dimensions sociale, économique, environnementale et de sécurité, les élites et le public, le rôle du marché, de l'Etat et du secteur civique dans l'évolution de la société tchèque ont été les trois premiers thèmes abordés. Mais l'une des questions les plus attendues et débattues a été celle relative à la place de la République tchèque au sein de l'Union européenne.
L'un des points principaux du programme concernait l'idée générale de l'Europe. Les processus actuels d'intégration européenne sont dans une certaine mesure définis par les conceptions de cette idée. Une idée qui est conçue différemment selon les pays membres de l'UE, mais qui se caractérise également par le fait qu'il existe de nombreux éléments communs. Selon les intervenants, les interprétations différentes de cette idée sont le résultat des différences de culture et de pensée, ainsi que de l'histoire propre à chaque Etat européen. Ainsi, bien que la dépendance au passé soit notable, cela ne signifie pourtant pas que les différentes conceptions nationales de l'Europe soient immuables.
La place de l'Etat au stade actuel du processus d'intégration européenne était l'autre thème essentiel abordé. Malgré toutes les tentatives de compromis, la conception traditionnelle de la souveraineté nationale est incompatible avec le modèle de l'Europe et le processus d'intégration. La question essentielle est ici de savoir si le système social et politique actuellement en formation deviendra la véritable UE ou si ce système se figera au niveau d'une union douanière. Si la première hypothèse venait à se réaliser, la révision de la conception commune de la souveraineté nationale sera inévitable. Un point essentiel qui est au coeur du problème européen actuel et constitue un objet de mésentente entre les partisans de l'intégration et ceux qui sont appelés eurosceptiques. Une mésentente qui est manifeste notamment dans les petits pays, comme la République tchèque où un débat parfois virulent est mené entre les deux camps. Si les partis politiques sont en majorité pro-européens, les prises de position, entre autres, du président de la République, Vaclav Klaus, partisan d'une Europe économique et de libres échanges qui ne doit pas se réaliser aux dépens de la souveraineté nationale, font souvent grincer quelques dents à Bruxelles comme à Prague.