Bollywood à Prague

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Quatrième édition du festival du film indien à Prague, le Bollywood festival. Du 9 au 15 octobre, les cinémas Aero et Svetozor se mettent à l'heure indienne.

Les organisateurs du festival du film bollywoodien sont tous plus ou moins liés à l'Inde. Par exemple, Radim Spacek est réalisateur et part fréquemment sillonner les routes du sous-continent. Ou encore Sangita Shrest qui est mi-népalaise, mi-tchèque, chorégraphe et danseuse, et elle aussi, fan des films bollywoodiens. Et il fallait sans aucun doute avoir un rapport d'affection inconditionnelle à cette Inde aux visages multiples pour ne pas voir dans les films produits à la chaîne dans la Mecque du cinéma indien uniquement des histoires dégoulinantes de bons sentiments et des danses interminables. Ou alors y percevoir justement leur charme et dénicher aussi quelques perles rares qui, dans les centaines de productions annuelles, passeraient inaperçues.

Après l'édition de l'année dernière dédiée aux « anciennes traditions et nouvelles directions », le cru 2006 propose un angle d'attaque autour de la mondialisation. Une thématique qui a son sens quand on sait que des Etats-Unis à l'Asie centrale, et en Inde évidemment, les films bollywoodiens sont suivis par des milliers de personnes. Et également parce qu'une section spéciale sera consacrée à Bollywood et à la diaspora : avec une sélection de films faite par un réalisateur d'Asie du Sud-Est, c'est la mémoire culturelle des Indiens vivant à l'étranger qui sera mise à l'honneur.

Quant à la sélection principale, ce sont des films qui soutiennent, mais aussi critiquent les tendances actuelles de l'industrie cinématographique bollywoodienne. Pour alimenter le débat, hors projection, une nouveauté cette année : les organisateurs font venir des personnes qui auront donc l'occasion de s'exprimer sur les films et la création bollywoodienne dans son ensemble. Shubhash Ghai, d'abord, un des plus grands réalisateurs du cinéma commercial indien. Mais aussi Nabin Subba, journaliste et critique de cinéma et de théâtre, qui s'attache à défendre la singularité et l'indépendance du cinéma népalais contre la déferlante commerciale des studios de Bombay. Enfin, le réalisateur indépendant canadien, Kaspar Saxenna, évoquera l'influence de Bollywood sur les réalisateurs indiens de la diaspora.

Classiques histoires d'amour contrarié ou confrontation des communautés gay occidentales et indiennes, triangles amoureux ou destin difficile des veuves indiennes dans les années 30, défendues par Gandhi, ou encore science-fiction et petits hommes verts version Bollywood, on le voit, les thèmes abordés vont de la réflexion d'avant-garde aux plus traditionnels poncifs du cinéma. Deux visages reviennent le plus souvent dans ces films : ceux du tombeur de ces dames Shah Rukh Kahn et de l'actrice fétiche Aishwarya Rai, stars considérées presque comme des demi-dieux dans leur pays et que s'arrachent évidemment les publicitaires pour accoler leurs produits à leur image.

En marge des projections de films, place sera faite à d'autres manières de découvrir la culture indienne : une exposition d'affiches du cinéma indien, dans les deux salles partenaires, est en cours depuis le 1er octobre, des affiches que les intéressés peuvent réserver et acheter après la fin de l'exposition. L'Inde et ses saveurs s'invitent également à la fête avec des dégustations de petits plats.