La visite du pape en Pologne vue de République tchèque
Ce jeudi, le pape Benoît XVI s'est rendu, pour quatre jours, en Pologne : une visite symbolique puisque c'est son tout premier voyage officiel dans la patrie de naissance de son prédécesseur. Notre collègue Anna Kubista se trouve actuellement à Olomouc, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière polonaise, la cité morave qui avait accueilli Jean-Paul II en 1995 :
Si l'on attend des milliers de pèlerins à certaines étapes du parcours du pape Benoît XVI en Pologne, les croyants tchèques, eux, ne devraient pas s'y rendre en masse, mais plutôt de manière individuelle. D'après la compagnie de chemins de fer Ceske drahy, ou des agences de transporteurs comme CSAD, aucuns trains ou bus spéciaux ne sont particulièrement prévus pour l'occasion. Ce que tend à confirmer l'archevêque d'Olomouc Jan Graubner :
« A ma connaissance, aucun grand pèlerinage national n'est prévu en direction de Cracovie ou d'autres lieux où se rendra le Saint Père. Mais je sais par contre qu'en différents endroits, des groupes de gens plus ou moins importants ont l'intention de s'y rendre. Je sais notamment qu'un groupe de prêtres polonais qui exercent chez nous doivent s'y rendre avec des croyants tchèques. »
Pour sa part, l'archevêque d'Olomouc se rendra comme de nombreux autres prélats et dignitaires religieux européens à Cracovie à l'occasion de la grande messe prévue dimanche prochain. Il y retrouvera le cardinal Miroslav Vlk qui devrait déjà se trouver en Pologne, où il est censé participer vendredi à la messe de Varsovie. Si les représentants de l'Eglise catholique tchèque n'auront pas l'occasion de s'entretenir personnellement avec Benoît XVI, pour monseigneur Jan Graubner, cette première visite du pape en Pologne a aussi sa signification pour la République tchèque voisine :
« Je n'attends pas une influence directe de cette visite, car il n'y a pas de grande participation tchèque de prévue ni d'événement officiel tchéco-polonais, mais d'un autre côté, cela a aussi un impact pour nous. Dans le cadre de l'UE, la Pologne est clairement un très grand pays, très catholique. Et le fait que ce soit un pape allemand qui aille en Pologne, pour un de ses premiers voyages, c'est un message. Car ce pape s'est donné pour objectif de guérir les vieilles blessures. »Un voyage tout en symboles donc, puisque le pape se rendra également à Auschwitz, ou au lieu de pèlerinage de Czestochowa, mais aussi dans la ville de naissance de Jean-Paul II, Wadovice. Quant à la possibilité d'un voyage du chef de l'Eglise catholique en République tchèque, qui, rappelons-le, est considérée comme le pays le plus athée d'Europe, l'archevêque d'Olomouc explique que le sujet a été évoqué à la fin de l'année dernière lors du voyage officiel d'une délégation tchèque à Rome. Mais pour l'heure, rien de tel de prévu dans l'agenda de Benoît XVI.
En attendant, monseigneur Jan Graubner précise que deux autres rendez-vous devraient avoir lieu à quelques kilomètres des frontières tchèques dans les mois qui viennent, dont l'un particulièrement attendu :
« Les pèlerins tchèques, notamment ceux de Bohême participeront très certainement à la visite prévue du pape en Bavière à l'automne. Mais en ce qui concerne la Pologne, une sorte de pèlerinage national symbolique est en préparation en direction de Hniezdno, l'année prochaine : on y rendra hommage à Saint Adalbert dont ce sera le jubilée. Il est prévu qu'un train de pèlerinage officiel soit affrété parte de Prague, avec des évêques. Il transportera peut-être aussi des reliques de Saint Adalbert. Tout cela en direction de Hniezdno pour participer aux célébrations d'hommage. »