Porcherie de Lety : le gouvernement tchèque ne parvient toujours pas à trouver de solution
Il y a quelques semaines, le gouvernement avait annoncé son intention de racheter la porcherie industrielle de Lety, une porcherie installée sous le régime communiste à proximité d'un ancien camp de concentration et depuis plusieurs années au centre d'une polémique à cause de cette proximité. Il semble pourtant aujourd'hui que l'engagement pris par le gouvernement se heurte à de difficiles négociations avec les propriétaires du bâtiment en question.
Selon le quotidien Lidove noviny, le Premier ministre Jiri Paroubek aurait lui-même reconnu que le problème ne pourrait être résolu avant les élections de juin et que ce sera au prochain gouvernement de trouver une solution adéquate. Pour certains analystes, reporter le rachat de la porcherie est une manière de ne pas froisser les électeurs. Jan Bures est politologue et enseigne à l'Université Charles de Prague:
« Je pense que cela est dû à la campagne électorale, parce que même dans les sondages, les politiciens observent que la majorité de la société tchèque ne considère pas le rachat de cette porcherie comme une solution rationnelle mais plutôt comme quelque chose d'absurde. Le Premier ministre Paroubek se rend donc compte que cela pourrait porter préjudice à la campagne de son parti, le CSSD. »
Le problème de la porcherie de Lety a fait l'objet de débats jusqu'au Parlement européen, qui a expressément demandé à Prague de la faire disparaître de cet endroit où ont souffert et sont mortes plusieurs centaines de personnes.
Pourtant, l'actuel ministre de la Culture et tête de liste de la social-démocratie en Bohême du sud, Vitezslav Jandak, a déclaré lors d'un récent débat télévisé que faire disparaître cet élevage de porcs relevait du populisme inutile.
Katerina Jacques, de la commission gouvernementale en charge du problème, affirme que les discussions se poursuivent mais que tout dépendra de la volonté politique :
« On parle de ce problème depuis plus de dix ans maintenant. Je pense qu'en janvier dernier nous avons été très proches de la solution et de faire démolir la porcherie. Il me semble cependant que la période préélectorale n'est pas la meilleure période pour rester optimiste, mais je ne veux pas anticiper la suite des événemements, et je crois que nous finirons par trouver une solution. »