Mis en cause par des écoutes policières, le chef de l'Office national de sécurité a démissionné

Jan Mares, photo: CTK

Soupçonné d'entretenir des relations avec une organisation mafieuse, le directeur de l'Office national de sécurité, Jan Mares, a remis sa démission, mercredi, au Premier ministre. L'intégrité du plus haut responsable de l'institution qui traite notamment des informations relatives au personnel administratif de l'Etat a été mise en cause par la diffusion à la Télévision tchèque d'écoutes téléphoniques effectuées par la police. Sur ces enregistrements, Jan Mares discute avec Vladislav Vetrovec, le chef d'un gang poursuivi par la justice pour son implication dans une sombre affaire de faillites frauduleuses.

Jan Mares,  photo: CTK
Sur les écoutes datées de décembre 2003 et diffusées lundi soir au cours du journal de la première chaîne de la télévision publique tchèque, on entend Vladislav Vetrovec informer Jan Mares qu'un contact sera établi avec le Bureau du président de la République. Pourquoi ce contact avec le Château de Prague ? Les bandes de l'enregistrement ne le précisent pas, mais ce qui importe aujourd'hui est que le directeur de l'Office national de sécurité, un des organes les plus importants de l'appareil d'Etat, entretenait des contacts avec les membres d'un groupe impliqué dans un passé récent dans un important scandale de faillites frauduleuses.

Le Premier ministre Jiri Paroubek,  photo: CTK
Une découverte qui a obligé le Premier ministre, dont dépend directement l'Office national de sécurité, à prier Jan Mares de quitter ses fonctions, ce que ce dernier, incapable de s'expliquer, a fait sous la pression médiatique. Jiri Paroubek doit donc désormais trouver un nouveau directeur crédible pour une institution chargée, par exemple, des échanges de documents secrets entre la République tchèque, l'Union européenne et l'OTAN. Un choix important qui ne sera toutefois pas facile pour le chef du gouvernement :

« Je pense que pour certaines fonctions, on ne sort pas un candidat comme un magicien sort les lapins de son chapeau. Or il s'agit là d'un poste extrêmement sensible et exigeant. Il est par conséquent tout à fait possible que le choix du bon candidat nécessite un temps de réflexion un peu plus long que pour d'autres postes, peut-être même plusieurs semaines. Car il s'agit de trouver le candidat qui remplira tous les critères exigés, un candidat qui rendra à cette institution toute la confiance dont elle doit être digne. »