Les investissements tchèques en Chine : enjeux et espérances lors de la venue de Wen Jibao
Nous vous l'avions déjà annoncé : la venue du Premier ministre chinois Wen Jiabao en République tchèque est un évènement, ne serait-ce que par le simple fait que, tout comme en France, ce sont les relations économiques qui sont au coeur de la rencontre.
« Il s'agit d'un traité qui améliore très nettement le positionnement des investisseurs tchèques en Chine et qui, en même temps, signifie une avancée notable dans l'harmonisation avec le droit européen. Pour l'heure, c'est un accord signé en 1991 qui est en vigueur. Le nouveau traité devrait venir en remplacement du précédent sur la protection des investissements. »
C'est néanmoins in extremis, mercredi soir, que le gouvernement tchèque a approuvé le document, après l'avoir par deux fois reporté. La Chine avait, en effet, refusé que soit inclu un paragraphe mentionnant la possibilité pour les Etats membres de l'UE de mettre un terme aux relations économiques avec la Chine. Ce traité met en fin de compte la République tchèque dans une situation inconfortable de grand écart entre ses intérêts économiques et sa qualité de membre de l'UE, notamment dans le cas où l'Union déciderait de la mise en place de sanctions à l'encontre de l'Empire du Milieu. D'ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, s'est abstenu : il avait justement critiqué le manque de compatibilité avec la législation européenne. Autre problème, un paragraphe concernant les transferts de fonds : les autorités chinoises mettent un point d'honneur à approuver tout transfert, un frein selon les investisseurs tchèques.
En ce qui concerne les exportations entre les deux pays, c'est le déséquilibre actuel que la République tchèque souhaiterait amoindrir : en effet, si les exportations tchèques vers la Chine représentent sept milliards de couronnes par an, l'apport chinois est au contraire douze fois supérieur.
Parmi les liens commerciaux les plus anciens avec la Chine, l'entreprise de construction mécanique Skoda Machine Tool qui va exporter cette année des machines-outils d'une valeur de 550 millions de couronnes.
La question des investissements tchèques en Chine, objet du traité renouvelé, reste cruciale : le dragon économique est un aimant particulièrement attirant pour les investisseurs, avec sa main-d'oeuvre peu chère mais aussi un marché qui représente plus d'1,3 milliard de personnes. Si les investisseurs tchèques mettent le doigt sur les difficultés rencontrées notamment à cause des différences culturelles, gageons que le traité sur la protection et le soutien aux investissements, ainsi que les autres signatures de contrats commerciaux prévues sauront faire passer outre les décalages civilisationnels.