Coopération franco-tchèque en faveur des enfants placés en institution
La République tchèque est le pays qui détient un triste record quant au nombre d'enfants placés en institution. Partager l'expérience de la France pour perfectionner les soins donnés aux enfants et aux familles en difficulté, voilà l'objectif d'une coopération entre le Centre départemental de l'enfance et de la famille de Haute-Vienne en France et la maison d'enfance de Kladno, en Bohême centrale.
L'idée de s'inspirer du système français est venue de la directrice de l'Association civique pour l'aide aux enfants, Strep, Vera Bechynova. Après avoir accompli un stage au Centre de l'enfance à Limoges, elle a élaboré un projet pour deux ans qui sera financé par des fonds structurels européens et invité à la coopération Ivanka Simek-Hybler, psychologue qui travaille depuis 17 ans à la pouponnière départementale et qui a aussi une riche expérience du travail avec les jeunes majeurs dans le service qui s'appelle « accompagnement des jeunes vers l'insertion ». L'expérience à partager, c'est avant tout le travail avec les parents, m'a-t-elle dit :
« La majorité des enfants qui arrivent à la pouponnière sont d'habitude accueillis pour une période de 6 mois, Pendant ce temps notre équipe a à évaluer la situation de l'enfant et puis nous avons des propositions à faire au juge pour enfants : ce qui l'intéresse en priorité c'est la qualité de la relation parent-enfant et les possibilités d'évolution du travail avec les parents. On arrive à l'essentiel, le travail avec les parents. Dans le système français, il y a un très bon système de protection et de prévention - beaucoup de moyens ont été mis en oeuvre pour ne pas avoir à en arriver à la séparation physique des parents et des enfants.Même si je ne connais pas très bien la réalité du travail social en République tchèque, étant donné que cela fait 23 ans que je vis et travaille en France, il me semble que dans les établissements qui accueillent les enfants en République tchèque, dans les maisons d'enfance notamment, le contact avec les parents n'est pas vraiment maintenu, qu'il y pas vraiment de travail sur la relation parent-enfant. L'objectif qui nous est rappelé dans notre travail en France, c'est que chaque placement a quand même pour objectif le retour - c'est le retour de l'enfant qui doit être au bout d'un placement. Un placement d'enfant c'est un moyen, parfois une réponse à une situation de crise, mais il ne faut pas que l'enfant et les parents s'installent dans cette séparation. Pour moi un enfant sans parents n'existe pas, l'enfant appartient à ses parents. »